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OÙ VA L’EUROPE ?

jeudi 21 mars 2013, par Journal de la Corse

Traité de Rome en1957, au nom symbolique. C’était naguère. Charlemagne sacré à Rome empereur d’Occident. Puis ses héritiers se déchirèrent dans des guerres fratricides, aboutissant au traité de Verdun, partage de l’Empire. Charles le Chauve eut le royaume des Francs à l’Ouest de l’Escaut, de la Saône et du Rhône. Ce fut la France. Louis le Germanique eut le pays au-delà du Rhin. Ce fut l’Allemagne. Lothaire, avec le titre d’empereur eut le Centre, ce furent la Belgique, la Hollande, la Suisse et l’Italie principalement.

Dés lors, ce ne furent entre ces puissances que des combats et des guerres des uns contre les autres pour aboutir aux massacres apocalyptiques de la dernière guerre de 1939-1945, des démocraties contre des dictatures. C’était jadis. Les pères fondateurs de l’Union Européenne (Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Italie, France, Allemagne) ou l’Europe des Six) eurent un objectif essentiel commun : mettre fin au cauchemar des conflits entre européens et se préserver des gouvernements totalitaires et autoritaires pratiquant la terreur d’Etat. Ainsi parallèlement à la mise en place du marché commun et à leurs objectifs économiques donnèrent-ils également naissance à la Convention Européenne des Droits de l’Homme et à la Cour Européenne de ces droits. C’était encore naguère. Mais voici que dans le temps présent, à la seule connaissance de ce qui s’étale au grand jour, les peuples s’interrogent. Où va l’Europe ? Nos démocraties se montrent incapables de maîtriser depuis cinq ans la crise monétaire économique et sociale. Cette fragilité révélée n’est-elle pas source d’inquiétude ? Et en conséquence de nature à faire perdre confiance dans l’Europe ? On assiste en ce moment à la montée des eurosceptiques et des mouvements populistes dans tous les pays. Sans la crise monétaire des années 1930, ni Salazar, ni Hitler, ni tutti quanti du fascisme ne seraient parvenus au pouvoir. On n’en est pas là. Mais des craquements se font entendre. L’Union Européenne en a pris un coup avec les élections italiennes, c’est-à-dire du pays le plus europhile. En Grande Bretagne aussi on note une poussée du mouvement europhobe qui a obtenu 28% des voix. Du coup des ministres du gouvernement de David Cameron se sont prononcés pour l’abolition de la législation anglaise sur les droits de l’homme et le retrait de la Cour Européenne des Droits de l’Homme siégeant à Strasbourg. Les peuples comprennent également que le retour de la croissance ne pourra s’établir par la seule augmentation des impôts et la mise en difficulté des entreprises soumises à la concurrence des pays émergeants. Mais encore faut-il porter remède à la disparité croissante des revenus par une répartition juste des charges fiscales. De même les objectifs sociaux sont essentiels pour le bon fonctionnement de la démocratie. C’est le cas de dire que la critique des gouvernements est aisée mais l’art de cet équilibre est des plus difficiles.

Marc’Aureliu Pietrasanta

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