À 45 ans, l’ancienne présidente de la commission tourisme est, depuis le 21 janvier dernier, aux commandes de la CCI2A. Elue à l’unanimité, elle aura la lourde charge de succéder à Jacques Nacer. Mais cette femme de terrain, de surcroît chef d’entreprise, a choisi de relever ce challenge. Elle nous en explique les enjeux avec un leitmotiv : poursuivre le travail accompli par le regretté président.
Vous étiez seule candidate pour succéder à la présidence de Jacques Nacer à la tête de la CCI2A. Pourquoi avez-vous choisi de relever ce défi ?
Un consensus s’est dégagé entre tous les élus, bien qu’il n’y ait pas eu de véritable discussion entre nous. On s’est mis d’accord au départ. C’est un choix qui s’est rapidement dessiné. Un choix logique. Celui de poursuivre, en premier lieu, les engagements qu’avait pris Jacques Nacer envers les commerçants et les différentes institutions. C’est aussi le choix de continuer tout ce qu’il avait entrepris au sein de la CCI. Et, d’un point de vue personnel, la promesse que j’avais faite à sa famille de reprendre ce flambeau.
Un challenge difficile ?
Je ne le vois pas comme tel. J’espère, simplement, que je serai à la hauteur de cette tâche. Les deux premiers mois seront, certes, un peu difficiles, le temps de prendre de nouveaux repères avec les différents services de la Chambre et de voir où en sont les dossiers. Mais cela s’effectuera sans problème. Je suis déjà au courant de la majorité des chantiers cela va nécessairement faciliter ma tâche. Et je suis très bien secondée par une équipe qui reste inchangée. Je ne pars donc pas dans l’inconnu.
Comment passe-t-on de la présidence de la commission tourisme à celle de la CCI ?
La commission tourisme, ce n’est pas rien ! C’est sur elle que repose l’essentiel de l’activité de la Chambre de Commerce. J’ai déjà le pied à l’étrier. J’étais présidente de la commission tourisme mais également membre d’autres commissions, j’ai donc une vision globale de la Chambre, notamment en ce qui concerne les ports et les aéroports. Et, comme vous le savez, Jacques Nacer privilégiait la collégialité. Les élus étaient un peu partout, en ayant, d’une manière générale, connaissance de la situation. C’est un avantage.
Quels objectifs vous fixez-vous à court terme et moyen terme ?
L’aménagement du fond de baie d’Ajaccio, le parking du Marconajo et le projet d’école hôtelière de Bonifacio sont nos priorités à court terme. Les transports et le tourisme figurent également parmi nos principaux axes de travail, mais aussi la dynamisation du commerce de proximité, la formation, l’activité dans le rural, l’appui et le conseil aux entreprises, la fiscalité et le développement durable. Nous voulons poursuivre les projets que Jacques Nacer avaient initiés. Je suis élue pour deux ans et demi. Si j’arrive, durant cette période, à achever tous les projets engagés, j’estime que j’aurai accompli ma tâche.
Les croisières ?
En mars prochain, nous irons à Miami, au salon international, afin de promouvoir notre destination, poursuivre notre politique des croisières et voir si nous pouvons la développer encore plus.
Vous êtes la première femme, en Corse, à la tête d’une Chambre de Commerce. Que cela vous inspire-t-il ?
Je suis quelqu’un de très réservé ; je n’ai donc pas trop l’habitude d’être sous les feux des projecteurs. Je suis, certes, une femme, mais qui est tout de même chef d’entreprise. Cette élection suscite, quelque part, une grande émotion, je ne réalise peut-être pas encore. Mais, comme je l’ai souligné lors de ma première allocution en tant que présidente de la CCI2A, le 21 janvier dernier, ma pensée est de rappeler l’amitié et l’affection qui me liait au président Nacer. Son ombre planera toujours au-dessus de notre institution. Mon devoir, aujourd’hui, et celui des membres de la Chambre, consiste à respecter le mandat qu’il nous a transmis, reprendre son flambeau et poursuivre la mission à laquelle il s’était dévoué.
Interview réalisée par Joseph Albertini