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Marchés truqués Paul Giacobbi fragilisé par les affaires

vendredi 21 janvier 2011, par Journal de la Corse

Politique

Un article paru dans le quotidien Corse-Matin le 13 janvier a glacé l’Exécutif territorial. Qui a immédiatement organisé une conférence de presse à l’Hôtel de Région. Deux journalistes affirment que des pots-de vin ont circulé parmi les proches collaborateurs de Paul Giacobbi lorsqu’il était à la tête du Conseil général. Des accusations que dément vivement le président Giacobbi.

Selon les informations des deux journalistes, l’ancien directeur de la direction départementale des interventions sociales et sanitaires (Ddiss) au Conseil général de Haute-Corse, Pierre Olmeta, incarcéré sa mise en examen pour avoir signé des marchés truqués en novembre, aurait déclaré lors d’une audition « qu’il versait des pots-de-vin aux deux plus proches conseillers de Paul Giacobbi ». Pierre Olmeta aurait expliqué « qu’à chaque marché obtenu par une des sociétés de Boudemaghe (NDLR : un cousin de Pierre Olmeta, pierre angulaire des marchés truqués mis en examen et écroué), celui-ci lui remettait entre 20.000 et 25.000 euros », révèle le quotidien. Ces enveloppes étaient ensuite remises « aux deux conseillers du président Giacobbi », aurait indiqué l’ancien directeur de la Ddiss. Ces révélations ont été recueillies par trois gendarmes hors procès-verbal lors de la garde à vue de Pierre Olmeta en novembre dernier. Depuis deux ans, la Juridiction interrégionale spécialisée de Marseille (Jirs) enquête sur l’existence d’un système de détournements de fonds en Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Haute-Corse qui profiterait à des entreprises ainsi qu’à des hommes politiques. Lors d’une récente confrontation entre les trois gendarmes et Pierre Olmeta, ce dernier aurait démenti du bout des lèvres ses accusations. « Je n’ai jamais dit ça mais ce ne sont pas des menteurs », aurait-il avancé, selon les deux journalistes de Corse-Matin. Des propos sibyllins qui ne dissipent pas les ombres qui pèsent sur l’entourage de Paul Giacobbi. Les deux conseillers mis en cause par Pierre Olmeta, qui ont suivi Paul Giacobbi du Conseil général de Haute-Corse à la Collectivité territoriale, ont été auditionnés en décembre par le juge Charles Duchaine, qui instruit ce dossier de marchés truqués à la Jirs. Aucune charge n’a été retenue contre eux.

« Histoire extravagante »

Paul Giacobbi a contre-attaqué en précisant que certes ces deux personnes « ont été entendues fort longuement par la justice » et qu’une « enquête précise et approfondie a eu lieu », mais « aucune charge n’a été retenue » contre ses deux collaborateurs. « On invente une histoire tout à fait extravagante en indiquant qu’il s’agit d’éléments nouveaux alors qu’il n’y a pas d’éléments nouveaux et qu’au contraire tout a été regardé dans le détail, a-t- il dénoncé. Tout ça fait partie d’une grande imagination, mais il se trouve qu’on n’a pas le droit de faire preuve de cette imagination ». Le président de l’Exécutif territorial a exprimé son soutien à ses deux conseillers, comme il avait témoigné sa confiance à son directeur de cabinet mis en cause lui aussi dans cette affaire en novembre. « Ce sont des gens intègres. Cette affaire commence à le démontrer. Je connais très peu de gens qui ressortent sans soucis, sans mise en examen, d’une enquête aussi approfondie menée par des magistrats spécialisés ». Par ailleurs, il a annoncé l’éventualité de poursuites judiciaires avant de préciser qu’il se tenait à la disposition du juge Duchaine pour éclaircir les zones d’ombre qui plane sur son équipe. « En tant que témoin, j’ai sûrement des choses à dire. Je ne m’abriterai pas derrière ma qualité de parlementaire. Je souhaite que tout cela se déroule de manière sereine », a-t-il énoncé. Ces révélations jettent le discrédit sur l’équipe Giacobbi, déjà fragilisée par l’affaire de la Ddiss. La transparence sur cette affaire souhaitée par le président territorial répond à l’exigence de probité des élus en charge des responsabilités réclamée par les conseillers territoriaux lors du débat sur la violence à l’Assemblée en décembre.

• M.K

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