Chaque année dans le monde, plus de 2 millions de décès sont imputables à la pollution de l’air, selon une étude publiée le 26 septembre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Sur ces 2 millions, 1,3 million décède pour avoir trop respiré de pollutions urbaines. Un chiffre à méditer en Corse où l’électricité est produite par le truchement du fuel lourd un carburant éminemment polluant
Une mise en garde de l’OMS
« L’air pollué peut pénétrer dans les poumons, entrer dans la circulation sanguine et provoquer des cardiopathies, des cancers du poumon, des cas d’asthme et des infections respiratoires », indique l’OMS, qui a compilé les données sur la qualité de l’air, fournies par 1 100 villes dans 91 pays. Les effets les plus graves de la pollution de l’air s’observent chez les personnes déjà malades, les enfants et les personnes âgées. Dans de nombreuses villes, indique Maria Neira, médecin et directrice du département Santé publique et environnement de l’OMS, « la pollution atmosphérique atteint des niveaux dangereux pour la santé ».
Les pays émergents en pointe de la pollution
Les zones les plus dangereuses sont situées dans les pays à croissance rapide, comme l’Inde et la Chine. Dans certaines métropoles, indique l’OMS qui se refuse à dresser un classement, la concentration des particules fines est jusqu’à 15 fois supérieure au seuil maximum fixé par l’OMS. Cette pollution provient surtout de sources de combustion, comme les centrales électriques et les véhicules à moteur. Pour Maria Neira, si les pays contrôlent et gèrent correctement l’environnement, « nous pouvons réduire considérablement le nombre de gens qui souffrent d’affections respiratoires et cardiaques et de cancer du poumon ». Pour mémoire, 80 des 91 pays ayant transmis des informations à l’institution onusienne ne respectent pas les valeurs de référence de l’organisation internationale en matière de pollution de l’air. « De nombreux pays sont dépourvus de réglementation sur la qualité de l’air, et lorsqu’il y en a une, les normes nationales et leur application varient considérablement », complète la directrice du département.
50 % de ces décès pourraient être évités
Les premières causes de la pollution de l’air sont les moyens de transport, l’industrie, l’utilisation de biomasse ou de charbon dans les cuisines et pour le chauffage, ainsi que les centrales électriques au charbon. Selon l’OMS, sur les 2 millions de décès, 1,1 million pourrait être évité si les normes étaient respectées. Pour lutter contre la pollution de l’air, l’organisation basée à Genève recommande de développer les transports publics, promouvoir la marche et le vélo, et réduire l’utilisation du charbon dans les centrales thermiques. Mais l’étude publiée aujourd’hui reste incomplète, puisqu’« il manque les chiffres de nombreux pays, comme la Russie et certains pays africains ».
Et la Corse
La galéjade du GALSI laisse prévoir que dans notre île l’électricité va continuer d’être produite avec du fuel lourd. Que les décideurs craignent d’un jour être mis en examen pour empoisonnement comme cela a été le cas pour l’amiante. Car désormais, les risques de ce carburant sont connus. Et pourtant la tragédie continue. Le rapport de l’OMS n’apprend rien de nouveau sinon que la pollution tue. Dans le monde entier et donc aussi en Corse.