C’EST LE CORSE QU’ON ASSASSINE
La langue corse, une fois de plus, fait résonner les médias aux éclats des corsistes qui en exigent le rétablissement sinon la souveraineté. Tout en reprochant à l’Etat de faillir à sa mission. Il est cependant difficile de lui jeter la pierre après tout ce qu’il fait pour la défense et l’illustration du corse. Son enseignement est assuré dans les écoles primaires, les lycées et les collèges et pour qu’il soit efficace, des centaines de professeurs ont été formés et dotés d’un CAPES qui les confirme dans leur fonction. L’Université est toute bruissante de phonèmes identitaires. Les périodiques font une large place au corse : il fleurit aussi dans les pages du JDC alors que l’ex quotidien unique lui consacre une rubrique régulière et que l’autre en a fait son titre Sans parler de la radio et de la télé, dont les ondes le véhiculent à longueur de journée.
Faut-il croire que l’Etat s’acharne à sa perte comme certains ne cessent de le clamer ? Pourquoi consacrerait-il alors des milliards à sa sauvegarde ? On aimerait cependant que les bruyants défenseurs de cette langue aient au moins la décence de l’utiliser pour exprimer leurs doléances et leurs revendications. Or c’est en français qu’ils hurlent les slogans et scandent les exigences, en français qu’ils interpellent l’Etat, aux tribunes de l’intolérance, le sommant d’instituer une co-officialité dont l’application s’avère, hélas, impossible, en français aussi qu’ils donnent aux autres des leçons de corsophonie. C’est comme ça, assurément, qu’on assassine le corse.