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L’austérité contre le bonheur

jeudi 18 avril 2013, par Journal de la Corse

Si on en croit la Commission européenne, la France serait l’un des pays les moins "efficaces" d’Europe. Selon les technocrates de Bruxelles le coût du travail, le poids de l’impôt et la résistance aux réformes feraient que la France serait le pays où les marges bénéficiaires des entreprises sont les plus faibles de la zone euro. L’économie aurait perdu 11,2% de ses parts de marché à l’exportation de 2006 à 2011 et s’enfoncerait dans un cercle vicieux où des charges croissantes laminent la capacité des entreprises à investir et à innover.

Menace pour la compétitivité

« La résistance du pays aux chocs extérieurs diminue et ses perspectives de croissance à moyen terme sont de plus en plus entravées par des déséquilibres de longue date, écrivent les auteurs dans le document rendu public mercredi. La faible profitabilité des entreprises, en particulier dans le secteur industriel, couplée à leur endettement, est une menace pour la compétitivité de l’économie française tout entière. » Avant de préciser fin mai ses prescriptions économiques et budgétaires au gouvernement Ayrault pour 2013 et 2014, l’exécutif européen tient à saluer les réformes engagées, en particulier le pacte pour la compétitivité et l’accord sur la « flexisécurité ». Mais il s’empresse d’ajouter qu’elles « ne seront pas suffisantes pour résoudre le problème » et que « d’autres réponses seront nécessaires ». Cette injonction arrive exactement au moment où au sein même du gouvernement trois ministres au moins (Montebourg, Duflot et Hamon) soulignent combien la politique d’austérité est contradictoire avec une relance et donc avec la croissance. C’est donc en France même que le débat austérité ou relance par la dette est mis sur la place publique. C’est le thème même de la fracture entre l’Europe du Nord partisane de plus de rigueur dans la gestion des comptes nationaux et l’Europe du sud où règne une joyeuse anarchie. Les propos bruxellois indiquent en tous les cas la direction que François Hollande a confirmée : il va falloir continuer à faire "des efforts" pour passer en 2014 sous la barre des 3% du PIB en matière d’endettement considérés depuis Maastricht comme la règle d’or européenne.

L’austérité au service du dollar

François Hollande et Bruxelles pourront toujours chanter leur polyphonie : l’austérité démontre partout où elle est appliquée à quel point elle contribue à l’horreur économique qui règne dans le monde. En Allemagne même, trop souvent cité en exemple, le chômage a certes baissé mais au profit des emplois misérables qui permettent tout juste de survivre. Le capitalisme est en train de créer des générations d’esclaves bancaires. On exige des pays qu’ils réduisent leur dette ce qui revient à la faire peser de manière insupportable sur les particuliers et notamment les plus fragiles. Le seul grand gagnant dans cette bataille d’où est exclue toute définition du bonheur est le dollar. Pas les Américains qui souffrent affreusement mais le dollar c’est-à-dire la finance contre laquelle Hollande devait se dresser. L’affaire Cahuzac est la démonstration de la pourriture qui a gagné le sommet de la société. Et ce ne sont pas les ridicules déclarations de patrimoine des ministres qui vont changer la donne. Le système mondial est fait par les riches et pour les riches. Aujourd’hui, ces tiques du genre humain, sucent le sang des classes les plus basses mais aussi de la moyenne bourgeoisie accentuant le déséquilibre mondial. Jusqu’au jour où…

GXC

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