L’Edito d’Aimé Pietri
La chasse aux paillotes est ouverte et l’on entend l’hallali résonner sur les quelque mille kilomètres de côtes protégés par la loi Littoral. Et pas seulement les paillotes mais toute construction illicite qui s’ouvre sur la mer, cible des écologistes sur pied de guerre, prêts à déférer devant le tribunal administratif tout manquement à la loi en question. Hier c’étaient les aménagements maritimes du « Caribou » qui étaient visés, aujourd’hui les établissements d’un bord de mer trop immédiat sont traînés en justice. Et l’appel aux bulldozers s’amplifie pour que la nature reprenne enfin ses droits. Si tout va dans ce sens il ne sera bientôt plus possible de planter un clou en deçà des cent mètres réglementaires et encore moins d’élever un mur même de protection. Les lances des chevaliers verts n’épargneront plus rien même pas l’innocente buvette dressée provisoirement sur la plage pour étancher la soif des baigneurs. Faut-il applaudir à la lutte incessante menée par les intransigeants défenseurs des rivages et oublier tout développement économique qu’ils pourraient induire ? On peut, à condition de tirer un trait sur l’expansion du tourisme d’où la Corse tire l’essentiel de ses ressources. Tout en se félicitant de l’arrêt ainsi donné à un éventuel boum immobilier les pieds dans l’eau générateur de multiples désagréments. Sans parler des sinistres conséquences dont le détail est facilement imaginable. Va donc pour l’île vierge, parce que, après la mer c’est la montagne qui ne tardera pas à faire débat. Et bienvenue aux futurs Robinsons que cette île, enfin sanctuarisée, fera perdre la tête. Après que nous l’ayons définitivement perdue.