« Si le volet corse est mené à son terme et dans les délais, la Corse pourrait s’éclairer au gaz naturel en 2015. Cyrénée le volet corse du raccordement prévoit une connexion au niveau d’Olbia, au nord de la Sardaigne, pour rejoindre le golfe de Pinarello via un itinéraire sous-marin. Le gazoduc serait enterré jusqu’à Zonza puis divisé en deux conduites souterraines, l’une vers Bastia, l’autre vers Ajaccio. » C’est ainsi qu’on rêvait en Corse il y a trois ans. Aujourd’hui le projet même du Galsi (Gaz Algérie-Sardaigne-Italie) ne fait plus rêver personne. Surtout depuis que « Gazprom » le géant russe du gaz (33% de la production mondiale) a avancé ses pions. Il construira, dans un avenir, assez proche deux super gazoducs : le premier (Northstream) alimentera le Nord de l’Europe. Le deuxième (Southstream) sera orienté vers le Sud. Actuellement en construction et opérationnel en 2014 il alimentera une grande partie de l’Italie. Il va coûter 15 milliards d’euros et faire transiter 65 milliards de m3 de gaz. Alors que le gazoduc algérien avoisinerait les 4 milliards d’euros pour une capacité de seulement 8 milliards de m3. A partir de cette constatation le choix est clair. L’Italie achètera le gaz russe et fera des économies en tournant le dos au Galsi. Et la Corse ? La Corse devra, comme d’habitude, espérer au mieux la construction d’un port pour accueillir les méthaniers qui amèneront le gaz du continent. A moins qu’un gazoduc ne le lui fasse parvenir de la péninsule italienne. Une sorte de « Cablico » contre lequel nationalistes et CGT avaient naguère levé les boucliers.
J-N.C.