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Faits d’hier et d’aujourd’hui : ILLUSTRES SEMEURS D’INFO

vendredi 5 novembre 2010, par Journal de la Corse

Presse-Liberté. Le couple inséparable. Un dynamisme sans pareil, boulimique d’espace et de temps. Evolution vertigineuse, soutenue par un professionnel de l’instant. Témoin, acteur et auteur d’histoire immédiate. Maître de parole, d’écrit, d’image. Géant fragile. Le péril rôde. 2004 : plus de cinquante journalistes tués. « La journée du journalisme en danger » rappelle à tous la dette de la société : envers eux tous, investigateurs, analystes, éditorialistes, reporters, photographes, cameramen, patrons de presse. Tous, en recherche de vérité. Echo et moteur, le journalisme est partout à l’œuvre. Ses supports et créations : journaux, magazines, radios, télévisions sont présents à l’esprit de tous. Ses grandes figures aussi. La Corse n’est pas restée à l’écart du mouvement. Pascal Paoli fonda, en 1762, les « Ragguagli dell’isola di Corsica », journal officiel de l’île. Le révolutionnaire Buonarotti publia à Bastia, en 1789, le programme de son « Giornale patriottico di Corsica ». Sa parution débuta quelques mois plus tard, en 1790. Fondé à Ajaccio, en 1817, le « Journal de la Corse », doyen de la presse européenne, existe toujours aujourd’hui et il se porte à merveille. Une floraison de publications a suivi jusqu’à la disparition de l’incomparable Kyrn, avant les titres actuels de la presse corse. On pourrait égrener les faits et les célébrités de l’histoire corse du journalisme. L’Ajaccien Louis Blanc, journaliste professionnel mena campagne dans « La Réforme », à Paris, contre la monarchie de Louis-Philippe, à partir de 1843. En 1870, une foule énorme assista aux obsèques du journaliste Victor Noir, tué par le prince Pierre Bonaparte à la suite d’une polémique développée dans les colonnes de deux journaux corses, entre le Cortenais Pascal Grousset dans « La Revanche » et le prince dans « L’Avenir de la Corse ». Cette affaire annonça l’effondrement du Second Empire. On n’oubliera certes pas cet autre professionnel ajaccien, Emmanuel Arène, entré en 1887 au « XXe siècle » dont le rédacteur en chef était Edmond About et poursuivant sa carrière au « Figaro », avant de s’illustrer dans la politique. Emile Dosquet dit « Saint Elme », carriériste de plume lui aussi, lança « Le Sampiero » en 1883. Un journal de combat. Il fut arrêté et gardé au secret pendant 45 jours, pour injure au préfet de la Corse. A sa sortie de prison, il décédera d’une sauvage agression, liée à son activité. Sa tombe est au cimetière de Bastia. S’ensuivit toute une agitation et une interpellation à la Chambre des députés. Il faudrait évoquer encore Leandri, publiciste à Sartène en 1887 et son appel aux armes. L’affaire eut un retentissement national. Last but not least, Stephane Pizella, le Cortenais et ses reportages radiophoniques des années cinquante. Sa voix seule était une musique. « Les nuits du bout du monde », « Ballades pour un homme seul », « Concerto pour une ombre ». Chefs d’œuvre inoubliables. On se souvient encore de sa couverture, pour Radio Inter, du couronnement de Notre Dame de Lavasina, sur la place Saint-Nicolas à Bastia, en 1951, une cérémonie présidée par Mgr Angelo Roncalli, nonce apostolique à Paris avant de devenir le pape Jean XXIII. On se souvient aussi d’Eugène Mannoni, grand reporter à « France-Soir », au journal « Le Monde », à l’hebdomadaire « Le Point ». Bourré de talent. Son livre d’hommage à Bastia, « l’Insulaire », plein d’émotion. Tant d’autres encore qui ont gravé l’actualité de l’île et du monde et que l’on saluera avant de mettre un point final à cette chronique. Marc’Aureliu Pietrasanta

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