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Controversé nucléaire

jeudi 15 septembre 2011, par Journal de la Corse

Fukushima… Une catastrophe qui a ravivé le fantôme de Tchernobyl, dont les cicatrices sont loin d’être toutes pansées. Ses répercussions s’étendent à l’international, car chaque pays a diligenté des commissions et autres groupes d’enquête pour assurer que leurs centrales étaient sécurisées. Le confort électrique ne vient pas sans inconvénient, et les énergies nouvelles n’ont pas encore la capacité de satisfaire la demande, croissante, de la population. Un casse-tête énergétique qui continue à faire débat et à remettre en cause la notion même de progrès.

Nos centrales, c’est du béton ?

Il y a sur le territoire, 58 réacteurs répartis sur 19 centrales standardisées, qui sont construites pour fonctionner au moins 40 ans. Quid des autres risques ? Malgré ce que le lobby du nucléaire tente de nous faire croire, aucune installation nucléaire n’est à l’abri, tôt ou tard, d’une erreur humaine, d’un acte de malveillance, d’un événement climatique ou d’une défaillance technique. Le risque nucléaire reste réel, ne serait-ce qu’en cas d’attentat, et aussi parce que les centrales nucléaires vieillissent et que leurs matériaux s’usent, sans oublier les cas de conditions climatiques extrêmes telle que la canicule et les risques sismiques. Si ces menaces sont prises au sérieux, elles ne peuvent pas toutes êtres prévisibles ou totalement absorbées par des plans de sécurité : le risque zéro n’existe pas. En outre, la sécurité nucléaire doit être assurée dans les réacteurs, lors du retraitement, de la fabrication du combustible et des transports de matières nucléaires.

Déchets, le cauchemar du nucléaire

La France possède une usine de « retraitement » des déchets nucléaires, à la Hague (Manche). Une autre existe à Sellafield, en Grande-Bretagne. Ces usines sont les seules en Europe et quasiment les seules au monde. Ce traitement ne concerne que 20 à 30% des déchets radioactifs. Le reste… Autre casse-tête par rapport aux déchets de cette énergie : leur transport. Celui-ci se fait sous diverses formes et sous des modes de transport variés, sur des distances pouvant être importantes. Le 28 juin 2006 a été promulguée la loi programme « Gestion des matières et des déchets radioactifs », qui prend en compte la gestion de l’ensemble des matières et des déchets radioactifs en instituant un « Plan national de gestion » ; celui-ci comprend notamment le principe d’un stockage réversible des déchets à vie longue en couche géologique profonde, à l’horizon 2025, la mise en œuvre d’un réacteur permettant la transmutation des déchets en 2020 et la création ou la modification d’installations d’entreposage en fonction des besoins, avant 2015.

Réalité et sentiment

À la suite des événements du Japon, l’IRSN a établi un rapport sur les démarches mises en œuvre par les exploitants (EDF, ILL, AREVA, CEA) pour réaliser les évaluations complémentaires de sûreté « post-Fukushima » des installations nucléaires françaises, demandée par l’ASN et cohérentes avec les « stress test » décidés au niveau européen. Ces évaluations portent sur la robustesse des installations nucléaires face à des phénomènes naturels extrêmes (séisme, inondation) et à des pertes d’une ou plusieurs fonctions de sûreté. Selon ce rapport, « les démarches présentées par les exploitants sont globalement satisfaisantes, mais doivent être complétées sur certains points, concernant par exemple la prise en compte de l’environnement des installations (digues, installations avoisinantes, voies de communication…) ». Un baromètre de l’économie BVA-BFM- Challenges-Avanquest d’avril 2011 établit que les Français ne veulent pas une sortie du nucléaire à court terme, car s’il est vrai qu’ils s’inquiètent, se sentant mal informé (à 61 %), 80% anticipent que cette sortie se traduirait par une hausse des tarifs. Lorsque l’on sait que les populations restent traumatisées par les conséquences du nuage de Tchernobyl − celles-ci étant toujours en évaluation en Corse, où le dossier est loin d’être refermé −, on peut légitiment se demander pourquoi s’obstiner dans une politique d’antan qui avait misé sur le tout nucléaire ? Il y a certes des conséquences économiques, l’exemple de l’Allemagne obligée d’acheter de l’électricité et donc de creuser son déficit, en est une preuve. Mais le combustible des centrales, l’uranium, est importé à 100 %, en particulier du Niger, région pour le moins instable, menaçant donc l’approvisionnement. L’indépendance énergétique serait donc un mythe, nucléaire ou pas.

Maria Mariana

1 Message

  • Controversé nucléaire 21 septembre 2011 16:11, par brstd

    Bonjour,

    Les seules energies permettant un maintien economique industriel a ce jour et pour au moins les prochaines trente annees sont les energies concentrees (Fossiles, hydraulique, nucleaire). Le reste ne permet pas a une structure economique et industrielle moderne d’etre viable.

    Il existe deux grandes differences entre l’energie nucleaire et les autres sources d’energie concentrees :
    - La premiere est que la matiere premiere (uranium) n’est qu’une toute petite partie du cout (5% environ) contrairement au gaz, charbon ou fuel qui representent la quasi totalite du cout. Des lors une variation du cout de l’uranium (les reserves mondiales sont nombreuses) n’a qu’un faible impact sur le prix, permettant aux clients d’etablir des plans a long terme. Les industriels allemands montent actuellement des systemes de financement discrets des futures centrales nucleaires tcheques et polonaises pour compenser aussi rapidement que possible les decisions d’Angela Merkel.
    - La gestion des dechets est integree dans le systeme [Ce n’est pas le cas pour le CO2 gazier — et les souffres associes — ou pour les scories des centrales au charbon — toxiques sur des milliards d’annees et qui plus est radioactives !]

    Cette gestion des dechets est meconnue, tout comme l’est la capacite de la France a remettre en etat un site nucleaire apres usage (plus de 150 sites ont a ce jour ete concernes). Les methodes existent et garantissent a la population une surete qu’elle ne connait avec aucune autre source (y compris l’eolien ou le solaire, qui, par le biais de la dependance absolue aux mines de terres rares chinoises tuent chaque annee de nombreuses personnes tout en laissant des produits toxiques dans la nature comme vient de le demontrer une etude globale autrichienne — pays pourtant tres tourne vers les "renouvelables" — presentee lors de la conference Energie-2011 de l’Universite Technique de Vienne).

    De la meme facon, les effets positifs des rayonnements radioactifs (Hormesis) sont tout autant meconnus alors qu’ils ont ete prouves, notamment pour une population habitant des immeubles contamines en Asie ou les cancers sont quasi inexistants.

    Quant a Fukushima, la cicatrice n’aura rien a voir avec Tchernobyl. D’un cote 4 000 000 de kilometres carres contamines par des poussieres de toutes sortes d’isotopes [8 fois al France] d’une population hypo-iodee, d’un autre 400 km2 contamines au seuls iodes et cesium (l’iode a disparu entre temps en Xenon non radioactif) d’une population hyper-iodee et de surcroit evacuee.

    Fukushima, ce sont des drames de delocalisation. Mais il n’y aura pas de deces autre que par cause psychologique. A comparer aux delocalisations du Tsunami (30 000 morts dont 8000 disparus) et a celles non mediatisees des zones polluees soit par le tsunami, soit par le tremblement de terre du fait du sel (cultures), des usines de produits chimiques et de l’amiante (zones multiples), Fukushima est, helas, un souci "mineur" pour le Japon.

    Il convient donc d’etre d’un grande prudence dans l’evaluation de ces sujets.

    Contrairement egalement a une rumeur infondee, l’AIEA a enormement travaille sur le sujet recnt de Fukushima. Toutefois, le mandat qui lui est donne par les pays membres (c’est a dire 151 pays a ce jour) ne lui permet pas de s’exprimer en direct sur ce theme qui est du ressort du conseil des gouverneurs ou de la conference generale.
    Seule une modification du mandat peut donner lieu a une auter forme de communication mais certains grands etats s’opposent a cette evolution, laquelle est pronee en grande partie par la France.

    Cordialement

    S.R.

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