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1600 détenus Palestiniens en grève de la faim célèbrent, le 17 avril, la Journée du prisonnier

jeudi 26 avril 2012, par Journal de la Corse

1600 détenus Palestiniens en grève de la faim célèbrent, le 17 avril, la Journée du prisonnier. Quelque deux mille trois cents détenus ont également décidé de refuser toute nourriture pendant vingt-quatre heures. C’est à cette date qu’a eu lieu la première opération d’échange de prisonniers entre les Palestiniens et Israël.

Un militant arrêté en 1965

Mahmoud Bakr Hijazi, militant du Fatah arrêté en 1965, a été le premier prisonnier libéré ce jour-là, ce qui a ouvert la voie à plusieurs autres transactions du genre, dont la dernière a été conclue en octobre 2011 par le mouvement Hamas et Israël. Au cours de cette transaction parrainée par les autorités égyptiennes, 1027 prisonniers palestiniens ont été libérés en échange du soldat israélien Gilaad Shalit, tombé entre les mains de résistants palestiniens au cours d’un accrochage armé à la lisière de la bande de Ghaza, en territoire israélien, au mois de juin 2006. Aujourd’hui, à cause des incessantes violations de leurs droits par les autorités pénitentiaires israéliennes, 1600 détenus palestiniens ont entamé une grève illimitée de la faim. Onze détenus observaient déjà une grève de la faim, dont trois depuis plus de quarante jours. Quatre d’entre eux ont été hospitalisés en prison en raison de la dégradation de leur état de santé, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens. Selon l’organisation palestinienne de soutien aux prisonniers Adameer, ils n’acceptent plus que de l’eau minéralisée par intraveineuse.

Moyen de pression

C’est Aïssa Qaraqaa, le ministre palestinien des Prisonniers et des Libérés, qui a annoncé, hier, depuis Ramallah, cette décision, mais il a prévenu aussi de l’impact néfaste de la division sur l’unité des prisonniers et, par conséquent, sur leurs chances de réussir à faire accepter leurs exigences par leurs geôliers. Selon le ministre palestinien du gouvernement de Salam Fayad, les principales revendications des prisonniers sont l’arrêt de l’isolement individuel, la reprise des visites familiales en particulier pour ceux originaires de la bande de Ghaza suspendues depuis 2006, l’amélioration de leurs conditions de vie et enfin arrêter la politique de la détention administrative. C’est une mesure arbitraire dont usent les autorités israéliennes pour emprisonner n’importe quelle personne pour une durée de 4 mois indéfiniment renouvelable, sans inculpation ni jugement devant un tribunal. Après la transaction d’octobre 2011, la population carcérale palestinienne dans les prisons et les centres de détention israéliens a été réduite à 4.700 individus, dont cent vingt incarcérés avant les accords d’Oslo de 1993 et trois cent vingt en détention administrative. Les prisonniers palestiniens font face quotidiennement à des mauvais traitements, à des humiliations et même à des tortures physiques et psychiques. Le Club des prisonniers palestiniens estime à plus de quatre mille sept cents le nombre de Palestiniens emprisonnés en Israël, La plupart d’entre eux sont détenus pour des motifs de sécurité et purgent des peines de prison à perpétuité.

Khadr Aadnan, le prisonnier qui a fait plier ses geôliers

Ce boulanger du village de Aaraba, près de Djenine, en Cisjordanie occupée, âgé de 34 ans, père de deux enfants, qui prépare un magister en sciences économiques, a mené une grève de la faim durant plusieurs dizaines de jours, la plus longue menée par un prisonnier palestinien. Son exigence était d’obtenir sa liberté après avoir été emprisonné, le 17 décembre 2011, dans le cadre de la détention administrative. Torturé et humilié par ses geôliers qui ne cessaient de le battre et de l’insulter depuis son arrestation, ce militant du Djihad islamique avait entamé sa grève le 12 janvier 2012 et y a mis fin le 21 février 2012, après avoir obtenu la garantie d’être libéré au cours de ce mois d’avril. La victoire de Khadr Aadnan a poussé d’autres prisonniers à utiliser le même moyen de lutte. Hana Chalabi, détenue aussi dans le cadre de la détention administrative alors qu’elle a été libérée au cours du dernier échange de prisonniers entre le mouvement Hamas et Israël, a mené une grève de la faim de 43 jours au bout de laquelle elle a été libérée et exilée vers la bande de Ghaza. Actuellement, 10 autres prisonniers refusant la détention administrative sont en grève de la faim illimitée. Dans le passé, six Palestiniens sont morts derrière les barreaux à la suite de complications liées à des grèves de la faim : Abdoul Kader Abou Al-Fahem (1970), Rasem Halaweh, Anis Dawleh, Ali Al-Jaafari et Ishaq Maraha au début des années 1980, et Hussein Ibeidat en 1992.

GXC

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