À 35 ans, le défenseur ajaccien effectue, sans doute, l’une des dernières saisons professionnelles. Avec, à son actif, plus de 450 matchs, ce joueur à l’état d’esprit exemplaire dispose d’une solide expérience qu’il met au service de son club. Après un mois d’absence, il a fait son retour dans le groupe face à Brest...
Si silhouette longiligne et son allure de "prof de philo" contrastent, avec le physique que l’on attribue, généralement à un footballeur professionnel. Pourtant, au crépuscule de sa carrière, Yohann Poulard dispose, avec 463 matchs à son actif, d’une solide et envieuse carte de visite. Il intègre même, le cercle restreint des joueurs ayant franchi la barre des 300 matchs de Ligue 2. Joueur à l’état d’esprit irréprochable, il est également, aux antipodes des footballeurs accumulant les destinations. D’Angers, son club formateur à Ajaccio, sa dernière destination (en 2009), il n’a connu, en effet, que 5 clubs pour un total de 18 saisons consécutives dont huit sous les seules couleurs du Mans.
Un joueur exemplaire
Ce Breton, natif de Saint-Nazaire, a connu des fortunes diverses avec chacun des clubs où il a évolué. Une relégation en N1 avec Angers, son club formateur (1996), deux accessions (2002-2003 et 2004-2005) et une relégation (2003-2004) avec Le Mans, une accession avec Nantes (2007-2008) et enfin, un nouvelle fois la L1 avec l’ACA la saison dernière au terme d’un parcours exemplaire. "J’avais choisi Ajaccio en 2009, explique t-il, au sortir d’une expérience douloureuse avec Nantes. Et puis j’aspirais à autre chose." Ses débuts en "rouge et blanc" seront délicats avec une première saison quasiment blanche (7 matchs) avant l’apothéose la saison dernière. Le défenseur ajaccien, pas titulaire au départ, parvient, lors de son premier match face à Nîmes, à convaincre Olivier Pantaloni. La suite dépassera toutes ses espérances. "Je n’ai jamais été blessé, reprend-il, je n’ai manqué aucun match et inscrit 4 buts, un record pour moi !" Il faut dire que l’ambiance au sein du club a été extraordinaire. À la clé, une accession à laquelle personne ne s’attendait mais la récompense d’une saison en tout point remarquable."
"On sait d’où on vient"
Yohann Poulard entame, en août dernier, sa quatrième aventure au sein de l’élite. Mais il n’imagine pas connaître six mois aussi difficiles. "Je pense que l’on s’est complexés en début de saison. On s’est dit que l’on n’était pas à notre place, on regardait jouer les adversaires. Bref, on était pas au niveau, tout simplement." Comme ses coéquipiers, le défenseur "rouge et blanc" n’a jamais renoncé. À un moment donné, on s’est dit que l’on n’avait plus rien à perdre. Le groupe n’a plus tenu compte du classement, il s’est mis à jouer en donnant tout sur le terrain. On s’est décomplexés et l’on est revenus dans la course en réalisant un parcours exceptionnel." Absent depuis un mois, il a retrouvé son poste face à Brest, samedi dernier. Mais l’ACA vient de perdre deux nouveaux points à domicile dans la course au maintien. "On est passés par des moments beaucoup plus difficiles, on sait d’où on vient et le championnat est encore long. On est toujours en course, ce qui n’était pas le cas il y a quelques semaines. On va donc travailler pour s’en sortir." Ce samedi, l’ACA reçoit Dijon pour un nouveau match à six points. Le défenseur ajaccien a promis, comme ses coéquipiers, d’être au rendez-vous.
PhP.