Depuis 30 ans le drapeau du SCB flotte au cœur de la Bretagne grâce à Jean-François Leclerc.
Plancoët, 3000 habitants, chef-lieu de canton du département des Côtes-d’Armor. Un village qui sent bon la Bretagne. Un village où l’on aime le football et où supporte Brest, Rennes, Lorient, Nantes… Tous ? Non ! Un irréductible gaulois résiste encore et toujours et brandit haut le fanion du Sporting Club de Bastia. A 39 ans Jean-François Leclerc a tout connu avec le SCB : Victoires, défaites, L1, L2, National. Des moments de joie, des moments d’immense chagrin. Comment cette passion pour les bleus est-elle venue à ce Breton pur beurre ? « Cela remonte à une trentaine d’années, le Sporting m’a toujours fasciné, déjà avec les albums Panini, il fallait toujours que je complète l’équipe Bastiaise en premier avec à l’époque les Antoine Redin, Marchioni, Cazes… » précise le jeune homme. « La finale de 81 n’a fait qu’accroître ma passion pour le club Bastiais et ironie de l’histoire, la finale a eu lieu le jour même de mes 8 ans, comme un symbole ! »
Bleu au quotidien
Pas évident d’assumer sa passion dans une région de football où on supporte les clubs locaux mais aussi les « grands » : PSG, OM, Lyon … « Il faut toutefois reconnaitre qu’en Bretagne le SCB jouit d’une belle côte de popularité » précise encore JFL, « Beaucoup de Bretons sont solidaires de la Corse et par exemple nombre de gens ne comprennent pas que l’on puisse jouer un 5 mai ». Si Jean-François vient de temps en temps du coté de Furiani, il est par contre présent à tous les matchs des Turchini sur le continent. « Pour les déplacements, nous y allons à 3 ou 4 et nous rejoignons les autres accaniti sur place ». Des liens se sont noués avec tous les autres supporters qu’ils soient de Corse, de Paris, d’Aix en Provence, de Lyon ou d’ailleurs. De même notre Breton a tissé des liens privilégiés avec dirigeants et joueurs. « Une relation saine s’est établie avec les dirigeants et les joueurs lorsqu’ils effectuent leurs déplacements non loin de la Bretagne. Nous avons le privilège de les côtoyer à leur hôtel et on sent un profond respect aussi bien des dirigeants que des joueurs ; abordables et très humains. Le fait de les approcher me permet de vivre au plus près ma passion pour le Sporting ».
Un site dédié aux bleus
Non content de suivre le club aux quatre coins de la France, Jean-François affiche aussi sa passion sur la toile. « Concernant le site internet, le facteur déclencheur a été notre voyage en Corse avec Muriel, ma collaboratrice, en septembre 2010 au Cap Corse, nous sommes allés visiter Furiani et quand nous sommes rentrés en Bretagne, j’ai eu l’idée de créer un site Internet. De fil en aiguille, le site a pris de l’ampleur avec notamment les interviews des entraineurs adverses pour lesquelles Muriel contacte les clubs pour obtenir les accords d’interviews. Muriel gère également les parties culturelles Corse et Bretagne ainsi que la partie sponsoring ».
Fier d’être Breton au sang bleu
Si son cœur est bleu JF est fier aussi d’être Breton… mais Corse et Bretagne n’ont-elles pas de très nombreux points communs ? « Tout à fait, ce sont deux peuples fiers de leurs racines. L’approche est la même, que l’on soit Breton ou Corse, il y a une certaine méfiance et du mal à accorder notre confiance. Mais après que celle ci est accordée, elle le reste pour toujours. D’un point de vue footballistique, les supporters ont une manière différente de montrer leur amour pour leur club. En Corse, la passion est débordante, le soutien populaire exceptionnel. En Bretagne, les gens sont plus spectateurs, moins passionnés, moins bouillants. Mais le public répond présent malgré tout, comme pour la finale de 2009 entre Guingamp et Rennes qui a battu le record de spectateurs au Stade de France. Ce sont deux régions à forts caractères, qui n’aiment pas se faire marcher sur les pieds et qui clament haut et fort qu’elles existent ! ». Jean-François on le voit est intarissable sur le Sporting et lorsque on lui demande les joueurs qui ont marqué le club, il se trouve très embarrassé : « Cruel dilemme ! Papi et Dzajic sont pour moi deux joueurs incontournables du Sporting, ensuite les Bretons du Sporting : André, Hiard et Lenoir. En fait j’ai du mal à ressortir des joueurs car le Sporting est une famille. J’ai autant de respect pour des Pasquin Cristofari, Jean Chiappe que pour Jérôme Rothen ou Wabhi Khazri par exemple, à partir du moment où ils portent la tunique bleue. Que ce soit en 1965 ou 2012, ils écrivent l’histoire du SCB. Tout comme les Suarez, Robail, Périatambée qui n’ont pas hésité à venir jouer à Bastia en National afin de faire remonter le club ».
Favoriser les échanges Bretagne-Corse
Gâté, Jean-François le sera cette saison avec le retour du SCB parmi l’élite. Une saison qui s’annonce passionnante mais aussi certainement difficile : « Je suis quand même serein. Les dirigeants ont fait un recrutement judicieux. Fred Hantz et son staff s’affairent à trouver des joueurs qui s’imprègnent facilement de la mentalité bastiaise ; des revanchards comme Rothen, Maoulida, Modeste. Cette saison l’apport du public sera encore prépondérant et je sens bien une bonne surprise en fin de saison. Mais pour cela il faudra faire un bon début de championnat afin de s’éviter à rattraper les points perdus en cours de route ». Jean-François milite aussi en faveur des échanges entre les deux régions. « Mon projet numéro 1 est de faire revenir les U10 du Sporting à l’Euro Poussins de Pleudihen, commune proche de St-Malo. Muriel s’affaire déjà à trouver des partenaires afin de financer ce projet auprès des annonceurs Corses et Bretons. Si une personne est intéressée sur l’île de Beauté pour démarcher des sponsors sur la Corse, elle sera la bienvenue ». Jean-François Leclerc ? Des supporters comme ça… « Y a qu’ici qu’on voit ça » ! Kenavo JF !
Ph.J.