Né le 17 mai 1966 à Paris Gilles Quénéhervé est un athlète français spécialiste du 200 mètres, champion de France en 1989 et 1990, vice-champion du monde en 1987 à Rome, médaillé olympique en 1988 à Séoul, ancien codétenteur avec Christophe Lemaitre du record de France de la discipline. Après une retraite sportive en 2001, il obtient le professorat de sport en 2005. En décembre 2010, il est admis à l’École Nationale d’Administration, promotion Marie Curie. Avec l’ex-championne de France de karaté Chantal Jouanno (promotion Cyrano de Bergerac, 1999), il est l’un des rares sportifs à avoir réussi le concours de cette école devenant le premier médaillé olympique à intégrer l’institution. Depuis quelques semaines il est officiellement chargé de mission auprès du préfet de Corse Patrick Strzoda pour apporter son appui et son expérience à l’organisation des trois étapes Corse du Tour de France 2013. Rencontre…
Gilles Quénéhervé, en quoi consiste votre mission ?
Ma mission comporte deux volets. Le premier consiste à venir en appui des services de l’Etat en charge de l’évènement, notamment le cabinet, et à servir de lien avec la CTC. Etant à temps plein sur cette mission, je peux participer aux diverses réunions, collecter l’information et les questions des différents interlocuteurs puis rendre compte à M. le préfet et au directeur de cabinet Rémi Bastille afin qu’ils puissent prendre les décisions qui s’imposent. Le second consiste à mobiliser les services de l’Etat et à coordonner leurs actions dans le but de faire participer l’ensemble de la population corse à une manifestation d’envergure internationale. En effet, le Tour appartient aux corses durant trois jours et il est normal que chacune et chacun y trouve sa place : jeunes, femmes, seniors, populations défavorisées, handicapées, détenus… Personne ne doit se sentir exclu et il convient de tout faire pour que la fête soit au rendez-vous.
Comment allez-vous la gérer ?
Ma mission est de portée régionale, je vais donc sillonner les deux départements de Corse pour aller à la rencontre de tous ceux qui sont concernés par le Tour : services de l’Etat, élus, collectivités, mouvement sportif… Je suis également disponible pour toute personne qui désire monter un projet autour de l’évènement et qui a besoin de conseils. Bien que disposant d’un bureau à Ajaccio, mon action est tournée vers l’extérieur, vous avez donc plus de chances de me croiser sur les routes corses plutôt que sur le cours Napoléon ! Les actions vont s’articuler autour de thèmes liés au sport : la santé, le développement durable, l’éducation, le partage des valeurs…
Ce poste vous tenait à cœur ?
Je tenais réellement à cette mission et j’ai bataillé ferme pour l’obtenir. Après avoir mis en avant mon profil d’ancien sportif de haut niveau afin de convaincre mes camarades que j’étais le mieux placé pour atteindre les objectifs assignés, je me suis effectivement trouvé des origines corses pour rafler la mise. Je m’en excuse auprès de mes collègues mais j’avais vraiment à cœur de me retrouver parmi vous. J’espère qu’ils ne m’en voudront pas trop mais ne dit-on pas que les pieux mensonges sont facilement pardonnés ?
Donc vous connaissiez déjà la Corse ?
La Corse est intimement liée à ma carrière sportive puisque je suis venu en 1987 et 1988 préparer les championnats du monde d’athlétisme et les jeux olympiques de Séoul. Je me demande aujourd’hui pourquoi je ne suis pas venu plus souvent, j’aurais très certainement étoffé mon palmarès ! Au-delà de ces séjours de préparation, je n’ai malheureusement pas pu visiter l’île car à l’époque le régime était de deux entraînements par jour et il n’y avait que peu de temps pour le tourisme. Cette fois je compte me rattraper et profiter de chaque instant de libre pour admirer les splendeurs de la Corse. Et puis, dans le cadre de ma mission, je suis amené à bouger, raison de plus pour découvrir une région que je ne connais que très peu.
Des souvenirs aussi du SECB ?
J’ai pratiqué le football lorsque j’étais plus jeune. Cette passion m’est venue en regardant les exploits du SECB en coupe d’Europe. A l’époque mes idoles étaient le regretté Claude Papi, Rep, Orlanducci… Je continue à suivre les résultats des clubs corses et à cet égard, je trouve judicieux les recrutements de Landreau à Bastia ou d’Oliech et Chalmé à Ajaccio car ce sont des renforts de poids qui vont sans aucun doute renforcer leurs équipes respectives.
Propos recueillis par Ph.J.