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« Studià in Corsica » : l’ouvrage qui clôture les Trente ans de l’Université de Corse

jeudi 27 octobre 2011, par Journal de la Corse

Les festivités ouvertes depuis septembre se clôturent le 26 novembre sur la présentation du livre « Studià in Corsica » dont la réalisation a été coordonnée par la Fondation de l’Université et édité chez Albiana.

Cet ouvrage a pour but de raconter et de mettre en perspective Trente ans de vie universitaire. Construit autour d’une préface du Président Antoine Aiello, de divers chapitres écrits par Ghjacumu Thiers (Professeur émérite de l’Université) et Jean-Louis Andreani (ancien journaliste et éditorialiste du Monde et aujourd’hui éditeur), « Studià in Corsica », revenant sur l’histoire de l’institution, offre aussi la part belle à de nombreux témoignages inédits. Il constitue à n’en pas douter un jalon dans l’écriture de la mémoire de cette université tant désirée. En effet, de nombreux enseignants-chercheurs (Marie-Josèphe Dalbera, Ghjacumu Fusina, Jean-Yves Coppolani), ainsi que les anciens présidents (Jacques Brighelli, Jacques-Henri Balbi, Antoine-François Bernardini) présents depuis les débuts reviennent sur leur choix d’enseigner à Corte : un choix qu’ils présentent comme « militant ». Tous, cependant, mesurent le chemin parcouru et reviennent sur une « histoire » chaotique, parfois, de l’Université. Il faut savoir qu’après sa réouverture en 1981, les luttes pour faire vivre et donner une légitimité à cette université ont perduré et se sont renforcées durablement. En effet, dans les années 1980, l’université manque de locaux, de moyens pour enseigner la Langue et la Culture corses, peu de filières sont ouvertes. Il faudra attendre, notamment, 1993-1994 pour que la filière « Histoire » ouvre ses portes, dans une île où les enjeux mémoriels deviennent alors capitaux. Parallèlement, l’Université est taxée de « nationaliste » dans un contexte, à la fin des années 1980, pour le moins difficile. Les relations sont parfois tendues entre proches de la CFR (Corse Française et républicaine) et militants nationalistes. Au début des années 1990, l’Université franchit un cap en s’affirmant, désormais, comme un lieu incontournable de recherche et de formation. C’est le temps des premiers colloques à diffusion internationale, d’ouverture à la Méditerranée et de création de diplômes du 3ème cycle. Pourtant, la violence qui touche l’île dans les années 1990, n’épargne pas les syndicats étudiants et le corps enseignant. Attentats, grèves de la faim, manifestations très dures marquent la période. Malgré tout, à l’orée de l’an 2000, l’université a atteint l’âge « adulte » après vingt ans de remous.

Ainsi cette histoire « mouvementée » est au cœur de l’ouvrage « Studià in Corsica ». Les témoignages d’anciens étudiants permettent de traverser ces périodes aux côtés de ceux qui l’ont vécu. Des portraits qui ont, par ailleurs, été filmés et sont diffusés sur le site de l’Université et sur France 3 Corse Via Stella depuis le début du mois d’octobre. On peut y retrouver parmi ces anciens étudiants, aux profils multiples, différents acteurs du monde économique, culturel et politique (écrivain, chef d’entreprise, président d’association …) : Joseph Turchini, Francescamaria Andriuzzi, Pierre Carli, Mathieu Ballet, Sylvie Casalta, Henri Flach, Dominique Siacci, Christian Beneforti, Fabien Arrighi, Jean-François Cubbels, Marcu Biancarelli…

Cette initiative de la fondation de l’Université permet, donc, de donner de la chair à cette histoire souvent « méconnue » par les jeunes étudiants inscrits en première année, mais aussi de distiller un doux parfum de nostalgie chez les anciens qui évoquent tous unanimement la douceur de vie cortenaise et le souvenir des nuits étudiantes …

Lisa D’Orazio

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