Alexandra Feracci : la confirmation
La jeune athlète insulaire vient tout juste d’intégrer la catégorie des « séniors » en septembre dernier. Pour sa première apparition lors des championnats de France, le 6 mars à la Halle des Sports de Paris elle a volé la vedette aux filles de l’équipe nationale et s’est adjugée le titre en surclassant tout le monde sous les yeux de Chantal Jouanno, ministre des sports. Du coup, elle s’installe en leader incontestée du karaté (kata) national. Désormais, ce sont des titres européens et mondiaux qu’elle brigue...
Les années se suivent et se ressemblent pour Alexandra Feracci. L’Ajaccienne n’en finit plus de grimper au box office du karaté national et même international. Dernière perf en date ? Le 6 mars où elle disputait, pour la première fois, les championnats de France « séniors », une catégorie qu’elle vient tout juste d’intégrer en septembre 2010. Auparavant, la jeune reine des tatamis s’était concoctée un solide palmarès, jugez-en plus tôt : deux titres de championne de France junior, deux coupes de France, un titre de championne d’Europe ainsi qu’une médaille de bronze aux championnats du monde junior, excusez du peu !
Une victoire éclatante
Forcément, son nom n’était pas inconnu du gotha des athlètes nationaux. D’autant que la jeune fille s’était, au préalable, hissée sur la troisième place du podium à l’occasion des championnats d’Europe « Séniors », le 12 février dernier, à Sarajevo (Serbie). Parmi ses adversaires à la Halle des Sports de Paris où se déroulait la phase finale des championnats de France, on trouvait Céline Chevalier et Sonia Fiuza, toutes deux membres de l’équipe de France. L’athlète insulaire n’a fait qu’une bouchée de ses concurrentes. Du premier tour jusqu’à la finale, elle s’est imposée 5-0, soit les votes unanimes de tous les juges. « C’est une très belle victoire, sourit la jeune fille avec humilité, j’avais travaillé dans ce sens et je m’étais préparée à cette compétition. J’avais à cœur de montrer que j’étais au niveau. Le fait de remporter tous mes matchs par 5-0 me donne la satisfaction du devoir accompli. Cela récompense un travail de nombreuses années où j’ai tout donné à cette discipline. » Depuis ses débuts dans ce sport, Alexandra mange, dort et vit Karaté, au détriment, parfois, d’une vie d’adolescente qui lui tend, pourtant, les bras. « J’aurai le temps plus tard, lâche t-elle, pour l’heure je me concentre sur mon activité. » Le 6 mars, cette victoire n’est guère passée inaperçue. Chantal Jouanno, ministre des sports et ancienne compétitrice est venue, en personne, féliciter la jeune championne sous l’oeil également averti de Francis Didier, président de la Fédération Français de Karaté.
Cap sur les mondiaux 2011 et 2012
« Nous sommes tous fiers de cette performance, » affirme Jean-Michel Feracci, son père, par ailleurs président de la Ligue Corse et « initiateur » d’Alexandra, « elle confirme d’entrée chez les séniors, tout son potentiel et les qualités développées lors des catégories précédentes. » De son côté, Alexandra savoure, certes, son titre et la place de leader qui s’y rattache mais elle pense, déjà, aux prochaines échéances. « Je suis une battante, poursuit-elle, j’aime gagner et je veux continuer à remporter des trophées. » La jeune fille lorgne déjà sur quelques « Opens », excellente mise en bouche avant les championnats du monde, du 6 au 8 mai prochain, à Zurich. En octobre, la coupe du monde « espoir » à Bandar Melaka (Malaisie) suivra. Mais toute la France du karaté a coché la date des 22, 23, 24 et 25 novembre 2012 à Paris-Bercy où se dérouleront les championnats du monde. Une année particulière qui marquera le quarantième anniversaire du titre mondial remporté par l’équipe de France des Valera, Sauvin, Setrouk, Gruss et Petitdemange. Et Alexandra a promis d’être fidèle au rendez-vous histoire de poursuivre sa belle moisson.
Philippe Peraut