Francis Gambarelli, un président heureux À en croire les réactions des acteurs et des observateurs et à en juger par la qualité des personnalités présentes, ce jour-là , à Ajaccio, les manifestations qui ont marqué la remise solennelle du «  Prix du Mémorial  » ont été, cette année encore, couronnées d’un franc succès.  C’est une bonne nouvelle pour la cité impériale et son rayonnement culturel. Et le dernier à s’en réjouir n’est certainement pas Francis Gambarelli, un président heureux de l’association culturelle du Mémorial, qui s’investit, chaque année, depuis cinq ans, dans l’organisation de cet événement estival, avec un dévouement et une discrétion qui l’honorent et lui valent l’amitié et la considération de tous les acteurs de cette belle aventure. Il répond à nos questions. Nous savons combien la disparition de Pierre Rostini, en début d’année, a affecté les membres de votre association et du jury. La pérennité du Prix ne risque-t-elle pas d’en souffrir ? Il est vrai que Pierre Rostini était la cheville ouvrière de ce Grand Prix Littéraire de la Ville d’Ajaccio. Sans son implication et son puissant réseau de relations, le Prix du Mémorial, dont il a été l’un des membres fondateurs, n’aurait pas acquis les lettres de noblesse et l’audience qu’on lui reconnaît aujourd’hui. Mais ce serait faire injure à sa mémoire que d’imaginer que nous laisserions disparaître de l’espace culturel ajaccien et insulaire ce «  Prix du Mémorial  » qui est devenu, pour Ajaccio et pour la Corse, une véritable institution patrimoniale. Avec le concours des personnalités qui composent notre jury et celui des collectivités intéressées, nous trouverons les voies et moyens pour assurer sa pérennité. À ce propos, je voudrais ajouter que j’ai d’autant moins d’inquiétude que je sais combien ce Prix doit et continuera longtemps encore de devoir au soutien sans faille que nos amis du Rotary Club d’Ajaccio lui apportent  depuis sa création.  Et ce dans le droit-fil de la volonté de ses fondateurs, Alfred Nivaggioli et Raoul Morelli, tous deux rotariens également. Vous évoquez l’audience reconnue du «  Prix du Mémorial  ». D’aucuns pensent, au contraire, qu’elle pâtit surtout d’une médiatisation qui laisse à désirer. Qu’en pensez-vous ? Quand j’évoque l’audience du Prix du Mémorial, je veux simplement rappeler que nous la devons avant tout à la qualité des personnalités qui composent son jury et à celle des lauréats et des ouvrages qu’il a distingués. Dois-je rappeler que le jury, présidé par Jean-Claude Casanova, une personnalité dont le rayonnement est incontestable, est composé d’académiciens, d’anciens ministres de la Culture, d’universitaires, d’écrivains, d’un professeur de médecine, d’un ancien haut magistrat et de trois journalistes connus et reconnus ? Dois-je, pour convaincre les sceptiques, citer les noms de certains lauréats, comme Jean Tulard, Alexandre Sanguinetti, Maurice Schuman, cardinal Jean-Marie Lustiger, Jean d’Ormesson, Alain Duhamel, Alain Peyrefitte, Jean Daniel, ou encore Benedetta Craveri et Sahir Hazareesingh ? Cela étant, il est vrai  que les moyens budgétaires de notre association ne nous permettent pas d’engager une politique de promotion efficace à l’échelle nationale, voire européenne. Il y a bien la presse écrite et audiovisuelle insulaire qui nous aide beaucoup, mais le «  Prix du Mémorial  » mérite plus qu’une médiatisation limitée au seul territoire de la Corse. Selon vous, quelle pourrait être la solution ? Je crois qu’en la matière, le salut ne peut venir que d’une politique coordonnée mise en Å“uvre par la ville d’Ajaccio avec le concours de la Collectivité territoriale et du Département, voire de l’Agence du Tourisme de la Corse. Pourquoi, en effet, ne pas inscrire les manifestations du «  Prix du Mémorial  » dans le cadre de «  Journées Napoléoniennes  » d’envergure européenne dont il serait l’événement culturel majeur. Avec, par exemple, la présence à Ajaccio de délégations officielles de villes ou de pays qui font encore mémoire de l’Empereur ? On retrouverait ainsi cet «  esprit Napoléon  » qui a inspiré les fondateurs de notre Grand Prix Littéraire de la Ville d’Ajaccio. À ce propos, je voudrais dire combien j’apprécie l’implication personnelle du député-maire d’Ajaccio, Simon Renucci, cette année comme les années précédentes, dans l’organisation et le succès des «  Journées Napoléoniennes  » et de celle du «  Prix du Mémorial  ». Cela va dans le bon sens. Dans le sens — pourquoi pas ? — de la suggestion que je viens de formuler. Propos recueillis par François Peretti Â