Les Ajacciens ont mis à profit cette quinzaine de jours pour travailler surtout mentalement avant des échéances qui s’avèrent, déjà capitales. L’occasion, pour l’entraîneur "rouge et blanc", de faire le point.
Olivier Pantaloni : "J’attends une réaction de mes joueurs"
L’ACA totalise deux points en quatre rencontres et vient d’être éliminé en coupe de la Ligue. Vous attendiez-vous à une entame aussi difficile ?
Sincèrement oui. Compte tenu de nos moyens financiers et de l’état d’esprit du groupe de la saison dernière, on avait pris l’option de conserver la quasi-totalité de l’effectif tout en le renforçant par des joueurs de qualités susceptibles de se fondre dans ce moule. Beaucoup de joueurs découvrent l’élite et il leur faut un temps d’adaptation. Je m’attendais, donc, à cette entame délicate. Néanmoins, nous devons remédier à certains paramètres qui me paraissent inquiétants.
Lesquels ?
Sur certaines rencontres, il y a eu un renoncement et cela s’avère inadmissible. Face au Mans, par exemple, une partie de l’équipe a baissé les bras. Si on veut atteindre notre objectif, et j’ai le sentiment que nous en avons les moyens, il est indispensable que tout le monde fasse les efforts nécessaires pour niveler ces valeurs. Si on renonce au bout de quatre matchs, il est évident que ce sera voué à l’échec. J’attends une réaction de mes joueurs et je reste persuadé qu’elle va arriver.
Comment sortir de cette spirale ?
On doit progresser rapidement, continuer à travailler sur le plan tactique et technique. Mais il est évident que l’on doit, surtout, travailler psychologiquement afin d’arriver à tirer le maximum de chaque joueur. Cela passe par des discours entre staff et joueurs, ou même entre eux afin de se remobiliser très vite. Le contenu des matchs est, à mon sens, le plus important. Chaque fois que nous aurons du contenu, le résultat suivra.
Comment le groupe, dont l’ossature de la saison dernière a été conservée, a t-il pu perdre l’état d’esprit que faisait sa force l’an passé ?
Je ne pense pas que l’état d’esprit soit vraiment en cause. Les joueurs, surtout ceux qui ne connaissaient pas encore ce niveau, se sont mis à douter au fil des matchs. Cela les a rendus plus fébriles. Il va leur falloir hausser leur niveau mental pour devenir de réels compétiteurs. En football, on ne peut pas se contenter de jouer quand tout va bien seulement ; il faut également apprendre à lutter quand tout va mal. On est déjà passés, à l’ACA, par des années difficiles, notamment deux saisons où l’on s’étaient sauvés dans les dernières journées. On n’avait certainement pas la qualité du groupe actuel mais on s’en était sortis. Il faut s’en inspirer.
Vous restez, néanmoins, confiant ?
Bien entendu ! On sait que l’on ne pourra pas rivaliser avec certains clubs de L1.En revanche, d’autres sont à notre portée dans l’objectif que l’on s’est fixé. Il appartient, aux joueurs d’en prendre conscience. On a montré, dans certains matchs, ce dont nous étions capables. Face à Toulouse, j’estime que l’on a fait une première mi-temps correcte. À Lyon, c’était, certes, facile de trouver la motivation et les ressources mentales nécessaires. On a, néanmoins, sorti un match plein. Et même s’il y a eu de la réussite, elle a été provoquée par notre comportement. Si l’on a, justement, ce comportement face à des équipes de notre calibre, le résultat sera au bout, j’en suis sûr.
Vous recevez Valenciennes. Considérez-vous ce match comme capital ?
C’est, en effet, un match très important que l’on doit gagner. Mais, il fait partie, avec Nice, Montpellier, Dijon et Brest) d’une série de cinq matchs au cours desquels il faudra engranger 7 ou 8 points au minimum. Car, derrière, nous aurons trois grosses pointures (PSG, OM, Bordeaux) et il est impératif d’avoir une dizaine de points à ce moment là.
Interview réalisée par Philippe Peraut