Priscilla Gneto Une fille en or !

Pour sa première apparition chez les « séniors », l’athlète insulaire a réussi l’exploit de remporter le titre de championne de France, les 13 et 14 novembre dernier à Périgueux. Du coup, elle se place en tête de sa catégorie (-52kg) et possède de très bonnes chances de participer aux JO de Londres, en août 2012. Priscilla n’en finit plus de grimper. Et, cette année 2010 aura été le révélateur de son immense talent. Tout a commencé en avril où l’ancienne pensionnaire du dojo club de Porto-Vecchio s’est, logiquement, adjugée le titre de championne de France junior. Quelques mois plus tard, elle a remis ça en remportant, avec son club (Levallois), la coupe d’Europe des clubs féminins, en battant, en finale, Orléans et ses starlettes, Frédérique Jossinet en tête. 2010 : une année exceptionnelle L’athlète insulaire a poursuivi lors des championnats du monde -sa dernière apparition en junior-, en octobre dernier à Agadir où elle était sélectionnée en équipe de France. Loin de trembler, Priscilla a bouclé son parcours auréolée d’une belle et surtout prometteuse médaille de bronze, s’inclinant face à Brésilienne Valentim Eludis, future médaille d’argent. Un tel palmarès aurait sans doute suffi au bonheur de la Porto-Vecchiaise. Visiblement, elle ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Sans complexe mais loin de s’attendre à une telle perf, elle s’est présentée sur les tatamis de Périgueux, les 13 et 14 novembre dernier pour les championnats de France, « 1ère div ». Et là, surprise, c’est tout simplement la couronne nationale qu’elle ramène dans l’île de beauté. Le face-à-face avec Delphine En finale, Priscilla ne fera qu’une bouchée de Laura Hotlziger, championne de France l’an dernier dans la catégorie des moins de 62kg. Elle marque un superbe ippon sur o goshi et remporte une compétition qu’elle aura mené avec panache d’un bout à l’autre avec, en prime un somptueux face-à-face avec sa pote, Delphine Delsalle en demie-finale. « Un match difficile, précise t-elle, sans doute le plus dur que j’ai eu à livrer. Je connais très bien Delphine, c’est une amie. Sur le tatami, j’ai dû rester concentrée sur mon objectif. Ce titre, c’est que du bonheur ; je ne m’y attendais pas trop mais il est vrai que je suis une combattante de nature. » Priscilla succède donc, à sa compatriote Delphine, championne de France en 2005. Une passation de pouvoir, en quelque sorte entre les deux athlètes insulaires. Du coup, elle entre en « séniors » par la grande porte et s’ouvre de très belles perspectives. « Pour l’heure, rajoute t-elle, je vais savourer ce titre avec ma famille et mes amis. Je vais en profiter pour me ressourcer. Et ensuite, il sera bien temps de songer aux prochaines échéances. » Les yeux tournés vers...Londres La suite ? « Prissou », comme la surnomment ses amis, va participer, avec l’équipe nationale, au Grand Chelem de Tokyo, du 11 au 13 décembre prochain. Puis, viendra le Grand Prix de Chine, les 17 et 18. Excellente mise en bouche avant de préparer, en 2011, la dernière ligne droite en vu des JO de Londres. Avec deux rendez-vous à ne pas manquer : Le prestigieux tournoi de Paris, les 5 et 6 février, à Bercy, et les championnats du monde, en août (toujours à Paris). Avec son titre, Priscilla a, d’ores et déjà pris une option en étant leader de sa « caté ». « Je sais que le plus dur est à venir, reprend-elle, je vais devoir m’accrocher pour confirmer car je serai attendue. » Les JO ? « C’est, bien sûr, le rêve de tout athlète. Je serai tellement fier d’y aller ! » De son côté, Jean-Yves Andarelli, CTS de Corse, connaît bien la jeune fille pour l’avoir dirigée quatre ans au pôle espoir de Corse. « J’ai toujours cru en elle, affirme t-il, elle est dotée de qualités techniques exceptionnelles qui lui permettent de viser très haut. Mais il lui faut, pour cela, gérer son mental. En tout cas, si elle est capable de rééditer, en 2011, de telles performances, surtout au niveau du contenu, elle aura de bonnes chances d’aller à Londres. » Et, pourquoi pas, d’y briguer une médaille... Philippe Peraut