Une médaille qui vaut de l’or !
Dimanche 29 juillet. 16h30 (heure française). Sur le tatami londonien, Priscilla Gneto aborde, sans complexe, face à l’expérimentée judokate belge Ilse Heylen, la cinquième et dernière rencontre d’un parcours magnifique débuté quelques heures plus tôt. Priscilla nous avait promis de répondre présent lors des JO. Elle a tenu parole…
Une semaine avant de souffler ses vingt et une bougies, l’ancienne pensionnaire du pôle espoir de Corse, « sa deuxième famille » comme elle le souligne, elle-même si souvent, a été fidèle au rendez-vous à l’occasion des Jeux Olympiques de Londres. Ses premiers JO ! Face à la Belge, de 15 ans son aînée, elle va ponctuer, de fort belle manière –ippon lors du golden score- et médaille de bronze à la clé, une compétition au cours de laquelle, malgré son jeune âge et son manque d’expérience, elle aura été à la hauteur. Tout a commencé sur le coup des 10 heures (toujours heure française) avec un premier tour franchi sans encombre aux dépens de la Chinoise Hongmei He par ippon (déjà), lors du golden score. Deuxième victime ? La Portugaise Joana Ramos, battue, elle aussi, par ippon au second tour (ukigoshi en moins d’une minute trente). Une victoire qui lui permet d’atteindre le premier objectif (parvenir en quarts de finale) et de se frotter aux meilleures judokates mondiales du moment. Au cours d’un match très tactique -qui ne correspond pas forcément à ses qualités et à son tempérament-, la jeune athlète perd en quarts de finale face à la Nord Coréenne An-Kum Ae, future vainqueur du tournoi qui avait, au préalable, créé la sensation en sortant, au premier tour, la Japonaise grandissime favorite de la catégorie, Misato Nakamura. Priscilla s’incline aux pénalités, après un incroyable renversement de situation (un point en sa faveur se transforme, après concertation des arbitres, en pénalité contre elle), en étant même à deux doigts de réussir un ippon à deux secondes de la fin. Emme aura été la seule athlète à poser des problèmes à la championne olympique. Repêchée, elle va trouver les ressources nécessaires pour aller chercher la médaille de bronze. Sans trembler, elle remporte, tout d’abord, la finale de repêchage face à la Sud Coréenne Kim Kyong-ok avant de finir en beauté face à Ilse Heylen, elle-même, ancienne médaillée olympique. Trois heures et demie après la première médaille tricolore, Priscilla Gneto, offre sa deuxième breloque à la France, la première pour les judokas. Une médaille de bronze aux allures de victoire pour la jeune porto-vecchiaise qui succède à Marie Claire Restoux, dernière médaillée olympique française de la catégorie (en 1996 à Atlanta). En même temps que son compteur olympique, Priscilla ouvre d’autres perspectives bien plus grandes. Parmi elles, les JO de Rio dans quatre ans…
Ph.P.