Championnats du monde séniors
Pour sa première participation aux championnats du monde séniors, à Paris-Bercy, le 24 août dernier, la judokate insulaire a manqué le bronze d’un cheveu, battue au golden score par la Roumaine Andreaa Chitu. Priscilla Gneto confirme, néanmoins, avec une brillante cinquième place, son poste de numéro un française de sa catégorie. Un plus à un an des JO de Londres.
Le regret d’une médaille manquée d’un rien (un Golden Score) et le sentiment d’une perf réussie lors d’une compétition de très haut niveau (la 2e après les JO). C’est ainsi que l’on pourrait qualifier la prestation de Priscilla Gneto lors des championnats du monde séniors qui se déroulaient à Paris-Bercy à partir du 23 août dernier. Dans son "jardin", la délégation française était attendue. À commencer par Pénélope Bonna, championne d’Europe sortante. Cette dernière, dans la "caté" des -52kg, a échoué en 8e de finale face à la championne du monde en titre, la Japonaise Yuka Nishida. Priscilla Gneto, qui effectuait son "baptême du feu" à ce niveau chez les séniors, n’a pas manqué son rendez-vous, même si, au sortir de la compétition, on peut nourrir des regrets au vu de sa prestation.
Fidèle à sa réputation
L’athlète insulaire n’a pas tremblé lors de son premier combat, bien que serré, et remporté sur Ippon, à 50s de la fin, face à la Chinoise Cancan He. Les choses sérieuses commencent lors du second tour où la Porto-Vecchiaise est confrontée à la Dominicaine Maria Garcia, championne du monde junior. Menant d’un waza-ari, la judokate insulaire, moins offensive, "hérite" de deux pénalités avant qu’une immobilisation ne lui octroie, à la faveur d’un Ippon victorieux, son billet pour les 8e de finale. Et Priscilla, fidèle à sa réputation, nous remet ça au tour suivant, en s’imposant par décision unanime face à la Cubaine Yanet Bermoy Acosta, championne 2005 des -48 kg. Une sacrée perf qui lui donne le droit de concourir pour entrer dans le dernier carré. En quarts, face à l’Espagnole Anna Carrascosa, numéro 6 mondiale, Priscilla Gneto domine mais elle est sanctionnée injustement, précise Jean Yves Andarelli, CTC de Corse, de deux pénalités qui lui coûtent une victoire qui lui tendait, pourtant les bras. Dans la course au bronze, la judokate tricolore est qualifiée d’office sur son premier combat, remporté par forfait aux dépens de la Russe Natalia Kuzyutina, blessée. Dominée, dans son dernier combat, par la Roumaine Andreaa Chitu, Priscilla Gneto, avec peut-être encore dans la tête son 1/4 de finale, échoue au Golden Score.
Leader de sa catégorie
À l’arrivée, c’est donc sur un sentiment mitigé que l’athlète insulaire quitte la compétition. Une pression supplémentaire pour la première médaille attendue par la délégation française."J’ai tout donné sur le dernier combat, précise t-elle, sur la fin je devais prendre des risques pour aller chercher le point, j’ai été contrée, c’est dommage. J’ai travaillé dur pour décrocher une médaille. C’est une déception car j’échoue à un combat du bronze mais je vais continuer à bosser pour les prochaines compétitions." À sa décharge, Priscilla a rencontré, à l’occasion de ces journées, le "gratin" mondial de la discipline. Il lui aura, sans doute manqué, l’indispensable expérience, acquise, justement, sur les tatamis. "Et ce brin de folie qui fait sa force", rajoute Jean-Yves Andarelli. Nul doute qu’elle aura retenu la leçon pour les échéances à venir. En tout cas, elle confirme son statut de leader de sa "caté" devant sa concurrente Pénélope Bonna et vient de marquer des points supplémentaires en vue des JO de Londres, une échéance qui se rapproche à grands pas...
Ph.P.