Depuis quelques mois « le chat de Quenza » a rejoint le staff lorientais !
Paul Orsatti, comment vous êtes-vous retrouvé à Lorient ?
Un appel à Christian Gourcuff pour avoir un maillot de son fils Yohan pour un jeune du village. Après un échange sur nos parcours, Christian m’apprend avoir vu à la télé un film me concernant : « La Surface de Réparation » et se dit très intéressé par le contenu psycho-pédagogique sur les jeunes en grandes difficultés. Il se propose alors de superviser notre plate-forme insertion par le sport à Porto Vecchio. Après sa venue en Corse, sa proposition de venir à Lorient travailler avec lui sur ce produit et rejoindre son staff pour y apporter mon savoir- faire a suffit pour faire de moi un Lorientais.
En quoi consiste votre fonction ?
Elle consiste à repérer les comportements négatifs, les signaler et les traiter positivement. Elle concerne la cellule « Pro- Centre de formation ».
Vos relations avec le coach et les dirigeants ?
Elles sont journalières, programmées, évaluées et commentées. Un travail en étroite collaboration avec tout le staff.
Le mental est-il plus important qu’il y a plusieurs années ?
Il ne s’agit pas de mental mais de comportements liés à des messages dominants et des sentiments de base déclencheurs. Mes rapports avec les pros sont basés sur une confiance réciproque et une forte complicité, facilitée par mon passé footbalistique : plus de 40 années dans le milieu pro.
Où en est le centre de formation de football de la seconde chance en Corse que vous aviez initié en 1998 ?
Il existe toujours sur Porto Vecchio sous le contrôle et le management de Didier Vezzaro son directeur. Ce centre est une vraie réponse à la problématique de notre jeunesse livrée à son sort, sans outils pédagogiques, sans méthode et formation adaptée aux réels besoins. Certains essayent de nous copier, n’y arrivent pas, mais veulent, sans compétences, s’en accaparer. Le support foot-sport-remise à niveau scolaire-apport psycho pédagogique c’est une vraie méthode vivant dans le cœur des problèmes évoqués et non un leurre déjà en mort lente.
Votre regard sur le foot corse ? Est-il si mal aimé sur le continent ? Réalité ou paranoïa ?
Le football corse est personnellement une sempiternelle nostalgie. Il me prend tout mon espace énergétique qui ne me rend pas forcément réaliste mais certainement très idéaliste dans la mesure où tout est prétexte à défendre ma corsitude dés qu’elle est menacée. Comme si on agressait mon village, ma Corse profonde par excellence, ma Corse au football de Feu gravée, dans notre mémoire collective. Alors réalité ou paranoïa… je répondrai " Amour".
L’équipe de Corse ? Jusqu’ou peut-elle s’aventurer ? Un autre avenir que les matchs amicaux ?
Si une "équipe corse" ne devait être qu’une aventure alors il faut vite l’arrêter. Son avenir appartient à cette mémoire collective et non à une idée quelconque. Vivre et la faire vivre, c’est ce qu’elle mérite. Nous devrions entretenir et réfléchir à cette seule prière qui appartient à tous ceux qui l’ont aimée, jouée, supportée, crédibilisée. J’y vois plus que des matches amicaux. Par exemple « Gala 3 » au lieu de « amicaux » dans une première poussée patriotique.
Un retour prochain en Corse ? D’autres projets ?
Je suis toujours dans les projets et plus que jamais fidèle au patriotisme de mes idées : ma Corse, celle de ma famille, mes amis, mes convictions. Il n’y a pas de retour puisque même en Bretagne je reste corse ou bien sûr je vais aller finir en toute dignité ma seule mission : lui être utile.
Propos recueillis par Ph.J.