La mort du docteur Jean-Pierre Santoni De Paris à Ajaccio, de Marseille à Palneca, son village d’origine, ou encore de l’île de la Réunion à Saint-Barth, la récente et brutale disparition du docteur Jean-Pierre Santoni n’en finit pas de hanter la mémoire de tous ceux qui l’ont connu. Ses obsèques ont eu lieu en l’église de Palneca en présence d’une foule nombreuse qui a entendu, bouleversée, Dominique Leccia, l’un de ses plus proches amis,  lui adresser un adieu particulièrement émouvant. Docteur en psychiatrie, ex-interne des hôpitaux de Paris, Jean-Pierre Santoni dominait de sa forte personnalité le monde médical insulaire. Il était connu et reconnu de tous comme un expert dans sa spécialité. Formé à l’école des grands maîtres de la psychanalyse, il avait acquis, sur la place d’Ajaccio où il exerçait, une réputation qui lui valait la considération unanime de ses confrères et la gratitude admirative de ses patients. Cependant, l’image que l’on gardera de lui est celle d’un homme dont la réserve et la discrétion étaient à l’égal d’une distinction naturelle et d’une convivialité qui lui attiraient la sympathie de tous. À sa culture de l’écoute, il ajoutait, dans sa relation aux autres, une attention généreuse qui favorisait l’échange. Brillant, mais sans aucune ostentation, il excellait dans l’art de la conversation. Au «  Zinc  », l’établissement de son ami d’enfance, Lucien Santoni, il était souvent le centre de petits cercles qu’il animait de ses interventions pertinentes, mais surtout de son humour qui ponctuait de rires les moments les plus sérieux. Autre aspect de sa personnalité, sa passion pour le football. Ses condisciples se souviennent encore du jeune athlète qui faisait les beaux jours de leur équipe universitaire. Ces temps-ci, il avait suivi toutes les rencontres de la Coupe du Monde. Un sort cruel l’a privé d’en vivre l’issue. Ce devoir de mémoire nous impose, enfin, d’évoquer la force des liens qui rattachaient Jean-Pierre Santoni à sa famille. Le décès de son père, il y a un an à peine, l’avait profondément marqué. Une souffrance atténuée, ces dernières semaines, par la naissance de son petit-fils. Repose en paix, Jean-Pierre Santoni ! Le temps n’est pas près d’effacer ta trace. Tu manques trop à tes parents, à tes amis, à tous ceux aussi qui ont eu la chance de t’approcher. François Peretti Â