Après cinq ans de purgatoire dans l’anonymat d’un championnat amateur bien terne, le GFCOA retrouve le National. Juste retour des choses pour un club qui n’a pas son pareil pour rallumer, d’un coup de baguette, son lustre d’antan. Pour preuve si besoin est, la liesse populaire qui a succédé, le 21 mai dernier, à la victoire des « rouge et bleu » face à Albi.
Les Martégaux rêvaient d’une « der » au stade Francis Turcan face au GFCOA. Tout leur prédisait ce scénario : un budget conséquent en début de saison, un parcours d’accessible potentiel, un rythme qu’ils étaient les seuls à suivre face aux indomptables ajacciens et, enfin, un calendrier plus que favorable avec 2 réceptions sur les 4 derniers matchs et surtout la réception de leur adversaire lors de la dernière journée de championnat. Le résultat, tout le monde le connaît. Ce GFCOA là, taillé dans le roc, a dessiné, dans l’ombre, les contours de son titre au cours d’une saison en tout point exceptionnelle. Leader incontesté de la compétition depuis le mois de novembre (14e journée), il a su éviter le piège d’une mini-crise à l’orée d’un mois d’octobre délicat, rebondir après un mois d’avril peu fructueux sur le plan comptable (2 défaites consécutives à l’extérieur) -parcours qui permettait à Martigues de revenir à deux longueurs- pour finir sur les chapeaux de roues à la faveur d’une cadence de champion (3 victoires et un nul sur les quatre derniers matchs). Ce, en dépit d’un calendrier défavorable par rapport à son rival (3 déplacements sur les 4 derniers matchs dont la « der » à Martigues). Martigues en rêvait...mais le GFCOA l’a fait !
« On est toujours là »
Des cohortes de voitures se succédant en marche triomphale du stade Ange Casanova jusqu’au vieux port, des milliers de supporters, drapeaux en mains, vêtus aux mythiques couleurs du club, des klaxons retentissant jusque dans la nuit ajaccienne, on se serait cru, au soir de la victoire face à Albi qui sonnait le glas des espoirs provençaux, dans les années soixante, aux plus belles heures de l’histoire légendaire du GFCA, ou à la sortie d’un nouvel exploit acquis en coupe de France. Décidément, ce club n’est vraiment pas comme les autres. Annoncé au bord du précipice, il n’a pas son pareil pour rebondir à chaque fois. Cette liesse n’est pas sans rappeler celle du printemps 1999 où le GFCOA accédait en D2 avant un interminable bras de fer qui faillit lui coûté la peau. Et s’il est encore là aujourd’hui, c’est grâce à la foi de ses joueurs, supporters, dirigeants. Dernier exploit en date donc, une nouvelle accession en National, après cinq ans de purgatoire. Un titre enfin concrétisé grâce à une ultime victoire face à Albi. Et, comme un symbole, c’est Louis Poggi qui inscrit, à l’heure de jeu, le but victorieux pour son équipe. Un « Loulou » que l’on aurait tant aimé voir porter la tunique de la « squadra corsa ». « On est toujours là, on est toujours là » peuvent encore scander les milliers de fidèles « rouge et bleu ». Avec ce titre, c’est une nouvelle page de l’histoire du club qui vient de s’écrire. Une autre s’ouvre avec, sans doute, d’autres perspectives...
Ph.P.