Au terme d’une folle soirée, entièrement à son profit, et grâce à sa victoire acquise sur le fil à Cherbourg, vendredi dernier, le Gazelec s’est installé en tête du National. Plus que jamais maîtres de leur destin, les « rouge et bleu » comptent, désormais valider au plus vite leur billet pour l’étage au-dessus.
« GFCOA, GFCOA », « On est toujours là », des banderoles, des cris de joie, des accolades, combien étaient-ils samedi dernier à l’aéroport de Campu di l’Oru pour fêter le retour de leurs héros de la veille ? Plusieurs centaines à vrai dire, tous venus rendre hommage aux « rouge et bleu », auteurs, certes, d’un match mémorable, la veille, à Cherbourg, mais ayant surtout franchi un pas décisif dans la course à la L2. En effet, c’est une journée, tout benef (défaites de Niort et Epinal à domicile, de Vannes à la 88e à Fréjus), selon la formule consacrée, qui a vu la bande à Dumè Veilex s’installer, à trois journées de la fin, en tête du championnat. Un fauteuil dont, on peut l’avancer aujourd’hui, il sera bien difficile de les déloger. Surtout si le Tribunal Administratif de Bastia (dont on se demande ce qu’il attend) restitue les deux ponts retirés dans l’affaire Beauvais-GFCOA. Quant à ce Cherbourg-GFCOA, il est certainement à ranger, au chapitre des souvenirs mémorables, parmi les matchs légendaires disputés par le club ajaccien. Une rencontre au sein de laquelle, les supporters « rouge et bleu » sont passés, en écoutant les commentaires de Félix Bonardi, par tous les états : la joie et la certitude d’avoir atteint son objectif (0-3 à la mi-temps), le doute (2-3 entre la 67e et la 73e), le soulagement (de courte durée après le pénalty de Colloredo, 74e 2-4), de nouveau le doute (4 minutes plus tard, 3-4), la déception, (4-4, 85e), la crainte (avant penalty sifflé en dernière minute) et la liesse (but libérateur dans le temps additionnel, 4-5).
En route pour le titre
« C’est parce qu’il y a des matchs comme celui-là que le football est extraordinaire », souligne un Dumè Veilex radieux car il sait que ses protégés ont mis une pression énorme sur leurs poursuivants alors que neuf points seulement restent à distribuer avant le verdict (le 26 mai). À dire vrai, on ne voit pas comment, cette année, le Gaz pourrait manquer le wagon pour la L2 voire même un titre qui est, plus que jamais à portée de crampons. Paradoxe, mais c’est aussi en cela que réside la particularité de ce club atypique, c’est l’année où ne l’attend pas, après avoir maintes fois échoué pour un ou quelques points, buté sur le « regretté » article 131, que le mythique club ajaccien, parti, en août dernier, pour un « maintien confortable » réalise, sans doute la meilleure saison de son histoire avec, à la clé, une demie finale de coupe de France et, qui sait, un titre de champion de France de National. Ainsi, dix-neuf ans après l’avoir quittée, le gazelec pourrait retrouver le giron professionnel et s’ouvrir d’autres perspectives. Tout cela reste, pour l’heure au conditionnel. Trois matchs et neuf points restent encore dans cette compétition. Mais le GFCOA est maître de son destin. Une victoire face au Paris FC, ce vendredi, pourrait même suffire à son bonheur…
Ph.P.