À quatre journées de la fin, les Ajacciens occupent la deuxième place d’un classement où les cinq premiers (Niort, Ajaccio, Vannes, Nîmes et Epinal) se tiennent dans un mouchoir de poche. D’ici le 26 mai, chacune des quatre journées restantes apportera son lot de vérité. Sachant que, trois, seulement, accéderont. Fraîcheur physique au terme d’un exercice éprouvant et surtout mental constitueront les deux facteurs essentiels pour les candidats en lice.
Jamais, le championnat national n’aura autant tenu en haleine. N’en déplaise à ses détracteurs qui le considèrent -à tort ou à raison- essentiellement comme un gouffre financier, il nous offre, cette saison, un final façon « Hitchcock » avec, à quatre journées de la fin, cinq équipes qui se tiennent en trois points et surtout une longueur entre le « gaz », 2e et Epinal, 5e. Le quota de points synonymes de billet pour la L2 devrait se situer autour de 68. Bien malin qui pourra donner le nom de ceux qui décrocheront la timbale au soir du 26 mai prochain
De sérieux arguments
Une chose est, en tout cas certaine : ce sprint final se jouera au mental. À ce jeu, le GFCOA dispose de sérieux arguments à faire valoir. S’il a, en effet, laissé des plumes en coupe de France, la déception semble être digérée. Et malgré un effectif qui n’est guère pléthorique, les « rouge et bleu » ont montré, suite au revers subi face à Lyon, qu’ils avaient les atouts pour atteindre leur objectif. Malgré le nul concédé face au Red-Star, ils se sont remis en selle montrant qu’il faudra compter avec eux. Un nul ramené de Nîmes, adversaire direct et une victoire, logique mais surtout bien ficelée et gérée face à Martigues, actuelle lanterne rouge. S’ils enchainent, ce vendredi, à Cherbourg et récupèrent, dans la foulée -ce que tout le peuple « rouge et bleu » attend avec impatience- les deux points injustement ôtés suite aux incidents de Beauvais, la messe pourrait quasiment être dite avant le déplacement à Epinal lors de l’avant dernière journée. Dans le cas contraire, ils doivent s’attendre à un match très difficile.
Maîtres de leur destin
Comme la saison dernière en CFA, les Ajacciens veulent s’éviter un match couperet même si, derrière, ils recevront Niort, sans doute déjà en Ligue 2, pour, on l’espère, l’apothéose. Mais nous n’en sommes pas encore là. La victoire des Spinaliens, la semaine dernière, à Orléans, leur permet d’entrevoir également une lueur d’espoir. Une équipe qui reste sur six matchs sans défaite et n’a subi que trois revers depuis le début du cycle retour. Du costaud, sachant, en outre, qu’ils pourraient, lors de la dernière journée, tirer profit, avec un déplacement à Colmar qui n’a plus rien à craindre ni à espérer, de la double confrontation entre rivaux GFCOA-Niort et Vannes-Nîmes. Pour les Gardois, invaincus depuis douze rencontres, la L2 n’a jamais été aussi proche, un an après la relégation. Néanmoins, les « crocos », meilleure équipe à domicile (41 points) n’ont remporté que 4 victoires dans cette série. Il leur faudra réaliser le carton plein (trois victoires) s’ils veulent, tout comme les Ajacciens à Epinal, éviter un final à Vannes. Car les Bretons, quant à eux, s’invitent, après être, il est vrai, restés longtemps dans le sillage du trio de tête, à ce sprint final. Mais ils devront, pour entretenir l’espoir, réaliser des perfs à l’extérieur (Fréjus et Red Star) où ils ne sont pas très à l’aise. Quoi qu’il en soit, l’idéal, pour le GFCOA, serait que Vannes reste dans la course lors de la réception de Nîmes. En tout cas, à l’inverse des trois autres candidats (Nîmes, Vannes et Epinal), les Ajacciens sont maîtres de leur destin. Ils disposent d’une différence de buts particulière favorable par rapport à Vannes et Nîmes et, par ailleurs, de joueurs frais (Boesso, Diallo ainsi que Colinet qui rentrera pour les deux dernières journées) susceptibles d’apporter un plus au groupe. À quatre encablures du port, auront-ils les ressources pour réaliser quelque chose d’incroyable ? Du côté de Mezavia, on envisage aucune autre issue qu’une gigantesque fête au soir du 26 mai (pourquoi pas le titre ?). Au vu de ce qu’elle a nous a montré, cette saison, cette équipe le mérite bien...
Philippe Peraut