Après un mois de compétition, un premier bilan sportif montre bien que les Ajacciens semblent, à priori, suffisamment armés pour tenir la route, cette saison. Surtout si la star roumaine Adrian Mutu parvient à mettre ses qualités au service du collectif. Au niveau comptable, les statistiques (en tenant compte des deux points ôtés par la LFP) parlent d’elles-mêmes : depuis 1998 et L1 et L2 confondues, l’ACA a seulement fait mieux (7 points après quatre journées), lors de la saison 2001-2002 (10 points).
Deux victoires, un nul et une défaite, sept points (qui en font malheureusement cinq), tel est le bilan de l’ACA après un mois (et quatre matchs) de compétition. Certes, la saison qui a débuté le 11 août dernier est encore longue. Il n’empêche qu’il y a des signes qui ne trompent pas.
Des statistiques prometteuses
Un comparatif avec les saisons écoulées en Ligue 1 montre, même s’il ne s’agit que de stats purement mathématiques, que les hommes d’Alex Dupont semblent sur la bonne voie. L’ACA a coutume de mal débuter les compétitions, en L1 comme en L2 mais paraît trouver sa forme optimale à compter du début du cycle retour. Avec sept points au compteur, cette saison (même si deux unités ont été enlevées, les stats tiennent compte du terrain, à savoir, deux victoires et un nul pour une seule défaite), le club ajaccien égale le record de la saison 2003-2004 et dépasse largement la moyenne de points après quatre journées en cinq saisons au sein de l’élite (4). Autre signe encourageant, le nombre de buts encaissés (3), en dessous de la moyenne des saisons en L1 (5,2). Au niveau de l’attaque, le total (3) reste légèrement en deçà de la moyenne (3,8). Au-delà des stats, c’est le comportement d’ensemble du groupe qui incite à l’optimisme. Un optimisme relatif quand il reste encore neuf mois, 34 matchs et 102 points à distribuer. On pourra, néanmoins, argumenter que cet ACA-là dispose d’atouts conséquents :
L’état d’esprit. Forgé depuis, déjà quelques saisons, il constitue la clé de voûte de l’édifice « rouge et blanc » et peu, par rapport à bien d’autres clubs, faire la différence.
Le contenu- À l’exception de Valenciennes, que l’on peut considérer comme un « accident », les Ajacciens ont nettement dominé Evian, tenu la dragée haute aux stars du PSG et gagné à Nice, ce qui ne sera pas chose facile, cette saison.
L’expérience. Elle s’est façonnée, pour la plupart des joueurs, au cours de l’exercice précédent.
Les cadres. Memo Ochoa, qui s’est, de plus en plus, acclimaté au jeu « à l’européenne », la paire Medjani-Poulard, complémentaire et indéboulonnable derrière, Ricardo Faty, pièce maîtresse de l’entrejeu, Yohan Cavalli, métronome dans la dernière passe et Sigammary Diarra, par sa vitesse, constituent l’épine dorsale d’un groupe solide où chacun apporte sa pierre.
L’invincibilité à domicile. Elle dure depuis, désormais, le 3 décembre dernier (2-3 face à Lille), soit, 13 matchs et neuf mois. Timizolu est redevenu une citadelle imprenable d’où il sera, cette saison encore, difficile de revenir avec les trois points. Un challenge que se donnent les joueurs.
Adrian Mutu. Au vu de sa motivation, l’international roumain semble en mesure de confirmer tous les espoirs placés en lui et de montrer, à 33 ans, qu’il n’est pas venu à l’ACA en pré-retraite. S’il évolue à son niveau et parvient à se fondre dans le moule, l’ACA sera, alors, sans doute paré pour saison tranquille. Voire mieux…
Philippe Peraut