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L’ACA dans la tourmente

jeudi 12 mai 2011, par Journal de la Corse

Cruel paradoxe pour le club ajaccien. Plus que jamais en course pour la Ligue 1, l’équipe du président Orsoni dispute, en coulisses, un match très important pour son avenir. À l’origine de la polémique, le dossier de subventions préparé par le club depuis des mois et qui s’apprêtait à être présenté au vote de l’Assemblée de Corse le 3 mai dernier. Un dossier très vite retiré pour la bonne et simple raison que les chiffres ne correspondent pas à ceux demandés par le club. Incompétence pour les uns, malveillance pour les autres, cette affaire fait, depuis, couler beaucoup d’encre. Elle a, en tout cas, alimenté le débat au sein de l’hémicycle la semaine dernière. Tout le monde s’est donné rendez-vous le 26 mai prochain afin de trouver une solution. Nous serons, alors, à 24 heures de la dernière journée de championnat et l’ACA sera, peut-être, d’ores et déjà en L1...sur le terrain.

Il est décidément écrit que, dans cette île, on ne fait pas les choses comme ailleurs. Quand, dans certaines villes de l’Hexagone, on construit des stades dignes de ce nom en moins d’un an, la Corse végète encore et toujours sur le plan des infrastructures. Et si, dans certains cas, une solution est trouvée par des gens passionnés et de bonne volonté, on parvient toujours à sortir un lapin du chapeau pour remettre tout en cause. Le dernier débat en date, autour de la réfection du stade François Coty risquerait bien de faire des vagues. Et voilà qu’avec un pied en Ligue 1, l’ACA doit, désormais, aborder la dernière ligne droite avec l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Mardi 3 mai, lors d’une conférence de presse donnée dans les locaux de Timizolu, les dirigeants ajacciens gardaient, certes, la tête froide. Mais le ton employé et les mines affichées témoignaient bien de la gravité d’une situation qui met tout simplement le club en péril. À l’origine de la polémique, le dossier de subventions, qui devait être présenté au débat le 3 mai dernier. Un dossier et surtout des chiffres qui, selon les dirigeants ajacciens, ne correspondent pas à ceux qu’ils ont présentés. Sous la pression de la LFP, explique Alain Orsoni, président de l’ACA, nous avons, avec les assurances reçues de la CTC, engagé les travaux en débloquant 3,5 millions d’euros sur nos fonds propres. Puis, rien ne pouvant faire obstacle avec le décret ministériel du 20 janvier dernier, nous avons poursuivi l’avancement en ajoutant 1,7 million d’euros. Je précise que nous avons pris ces risques mesuré afin d’éviter un nouveau conflit avec la LFP. Compte tenu des promesses effectuées par les Collectivités, nous avions l’assurance, de récupérer notre part d’investissement dès le déblocage des financements.

Vers une solution ?

En clair, l’ACA a avancé, sur ses fonds propres, 5,2 d’euros que les collectivités s’étaient engagées à attribuer sous forme de subvention. On connait, malheureusement, la suite. Elle a suffisamment alimenté les chroniques depuis une semaine. Ces chjami è risponde des uns et des autres, n’apportent guère d’eau au moulin. Mais cette situation nous amène à nous interroger sur le fond de ce problème. Avec, d’une manière sous jacente, les sempiternelles querelles entre partisans et adversaires de tel ou tel club, qui nuisent à l’ensemble du football corse. Si un stade a été déclaré d’intérêt général par un décret ministériel, il suffirait, simplement, d’appliquer la loi ce qui serait accompli illico partout en France. Ce n’est malheureusement pas le cas chez nous. Autre point important à soulever, l’absence de prise de position de la Ligue Corse de Football et surtout de la Municipalité d’Ajaccio. Car si l’ACA, qui est une entité à part entière, accédait à la L1, le football corse serait à l’honneur et dignement représenté au plus sommet. Idem pour la ville qui serait sous les feux de la rampe avec d’indéniables retombées ne serait ce qu’en terme d’image. Partout en France, les municipalités s’impliquent autour des clubs en faisant au moins l’effort d’honorer les matchs de la présence de leurs plus hauts fonctionnaires. En L1, l’ACA représenterait même, n’en déplaise à ses détracteurs, la Corse toute entière. Eletti in Timizolu, pocu è micca. Quant à, malgré le dit décret, la polémique relative à l’utilisation des fonds publics pour une structure privée, il existe toujours une solution pour les gens de bonne volonté (mise à disposition, par exemple, du stade à d’autres clubs ou d’autres sports). En tout cas, tout le monde s’est donné rendez-vous le 26 mai afin de trouver une solution. Dans le cas contraire, le club serait en péril. Et si le stade François Coty a été déclaré d’intérêt général par un décret ministériel, c’est qu’il a été, en amont, jugé comme tel. Mais peut-être qu’en Corse, on ne partage pas cette opinion.

Ph.P.

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