À vingt cinq ans, l’athlète tricolore spécialisé dans le 110 mètres haies nourrit, au sortir d’une saison faste, de sérieux espoirs aux JO les 7 et 8 août prochain. D’origine guadeloupéenne, par son père, il n’omet pas ses racines corses du côté du Murzu d’où est originaire son grand-père, Dominique Pinelli, descendant de la plus ancienne famille du village…
Gardfiel Darien aurait certainement fait un excellent footballeur, voire un très bon basketteur. S’il s’est essayé à de nombreux sports, il a opté, finalement pour une discipline individuelle. Et en tant que fils d’un athlète de haut niveau spécialisé dans l’athlétisme (Daniel Darien) son choix s’est logiquement porté sur les haies.
2e meilleure perf française de tous les temps
Une discipline où deux ans, seulement, lui suffiront pour terminer 7e des championnats du monde junior (cadet, il est surclassé). Depuis, le jeune athlète n’a cessé de s’illustrer, jugez-en plutôt : champion d’Europe junior 2005, vice-champion d’Europe 2010, vice-champion d’Europe en salle, 60 mètres haies à Bercy 2011, champion de France 2012, vice-champion d’Europe 2012 avec, lors des séries, un chrono de 13,15s qui lui octroie la 2e meilleure perf française de tous les temps derrière Ladji Doucouré (12’’97s en juillet 2005). Et c’est plein d’espoir que Garfield s’en va aux JO représenter la France…sans, pour autant omettre ses racines îliennes. Guadeloupéen par son père Daniel, qui est également son entraîneur, le jeune athlète est Corse par sa mère, Laurence Pinelli dont le père, Dominique, réside à Murzu, sur la terre de ses ancêtres. « La Corse représente mon enfance, précise le hurdler, j’y ai passé toutes mes vacances avec mes grands-parents, à Ajaccio et au village. C’est plus difficile depuis que le haut niveau m’impose des exigences. Je sais que nous sommes une très grande famille, je ne connais, certes, pas tout le monde, mais je suis très fier de ces racines. Tout comme de mes origines guadeloupéennes. Je ne parle pas corse mais j’adore écouter mon oncle, Pierre, chanteur. Dans un monde sans repères, c’est important d’avoir une identité très forte. Les Corses ont du caractère. J’ai pris le meilleur de mes racines insulaires et je leur dois beaucoup dans ma progression sportive. » De son côté, Dominique Pinelli, ne tarit pas d’éloges sur son petit fils. « Tout petit, raconte t-il, nous avions décelé, chez lui, des capacités étonnantes. À l’occasion d’une randonnée au lac de Crenu, il était déjà devant tout le monde ! »
Le podium en ligne de mire
D’Ajaccio à Murzu sans oublier Lyon, où réside Laurence, sa mère, la famille Pinelli suivra attentivement, les 7 et 8 août prochain, le parcours de son protégé. « J’espère faire un podium. Nous sommes cinq ou six à y prétendre mais ça se jouera dans la tête. » Lors des qualifs ou des phases finales s’il a la chance d’y être, il accomplira un rituel qui le suit depuis ses débuts : embrasser, avant chaque départ, les deux médailles qu’il arbore fièrement autour du cou. Celle de la Guadeloupe et celle de la Corse. Fin août, le jeune athlète viendra se ressourcer quelques jours dans l’île. Il profitera de l’occasion pour faire le tour de la famille… et nous a promis de ramener une médaille.
Ph.P.