Football ACA : Si Dame Coupe m’était contée

À quatre vingt dix minutes (au minimum) d’un 32e de finale de coupe de France, l’ACA, seule équipe insulaire encore en lice en coupe de France, se déplace à Cannes, pensionnaire du National. Et si Dame coupe souriait enfin...Supporters « rouge et blanc », vous souvenez-vous du tout premier 32e de finale de coupe de France disputé par l’ACA ? Oui, c’était le...23 janvier 1966, à Aix et face à Sedan (D1). Une année, où le club évoluait en D2, qui marque, à ce jour, l’unique parcours digne de ce nom réalisé par les Ajacciens en coupe de France (défaite en quarts de finale face à Nantes, futur finaliste de l’épreuve).L’ACA n’est, à cette époque, que le troisième club insulaire à intégrer les 32e de finale. Derrière les irréductibles « rouge et bleu » du GFCA et le Sporting de Bastia (1965 face à Annecy), deux clubs qui, pourtant, évoluaient en CFA. Pire encore. En 1965, le Gazelec en est déjà à sa troisième participation en 32e après le fameux match de Béziers (1962) et Nice, pensionnaire de D1 (1964).1966-1974 : 9 participations, 2 8eEt l’ACA dans tout çà ? Pour ainsi dire, Dame Coupe ne semblera jamais disposée à sourire aux acéistes. Ceux-ci tenteront bien, à quelques reprises, de séduire celle qui fut, avant l’émergence de la Coupe de la Ligue et son cortège d’euros, la plus convoitée de tous, professionnels ou amateurs.Ainsi, de 1966 à 1974, le club ajaccien participa à un 32e de finale de coupe de France, neuf fois consécutivement. Néanmoins, en tant que pensionnaire de l’élite, le club, fut, de 1968 à 1973, qualifié d’office. Mais il ne profita guère de ce statut, éliminé, 3 fois à ce stade de la compétition (1969, 1970, 1071) et se hissant, au mieux, en 8e de finale (1972, encore face au futur finaliste, SEC Bastia et 1974 face à Sochaux). Un parcours aux antipodes du voisin « gazier » qui, bien qu’amateur, a disputé une bonne vingtaine de fois, un 32e de finale de coupe.ACA-Lyon 2006 : l’unique référenceAprès vingt quatre ans de disette (1974-1999), l’ACA quitte le monde amateur et retrouve le professionnalisme. Mais « Dame coupe » ne se laisse toujours pas séduire. Ou si peu. Comme un véritable syndrome et des scénarios qui se répètent, la bande à Bati Gentili se fait régulièrement éliminé prématurément. Idem en coupe de la Ligue qui ne veut pas non plus sourire. Lors des quatre années de D2 (1998-2002), les « rouge et blanc » ont disputé 2 fois, un 32e de finale (2001 et 2002) sans grand succès puisque le meilleur parcours reste un 16e de finale (2002 perdu à Sedan, 1-0). Chacun garde en mémoire un cuisant 1-5 essuyé à Timizolu face à Châteuaroux (L2).Lors des années L1 (2003-2006), l’ACA sera, de nouveau, qualifié d’office à se stade de la compétition. En coupe, le club ira de désillusion en désillusion, accédant à deux reprises (2004 et 2006) en 16e sans, pour autant, aller plus loin. À sa décharge, le club était, il est vrai, à chaque fois, très préoccupé par ses « opérations maintien ». Seul, le somptueux ACA-Lyon (1er février 2006, 1-2 a.p.) reste, dans le contenu, l’ambiance et le suspense, une référence et un vrai match de coupe.Cannes-ACA : un parfum de revancheRelégué en L2 en mai 2006, l’ACA a entamé, le mois dernier, à Côte Chaude, non loin du chaudron de Geoffroy Guichard, sa cinquième campagne consécutive en coupe. Et au chapitre des perfs, toujours pas grand chose à se mettre sous la dent. Hormis un 8e de finale face à l’AS Monaco, perdu à Timizolu (0-2, 2009) après, il est vrai, avoir écarté de fort belle manière l’AJA en 32e (aux tirs aux buts, 2009). Malgré cette perf assez rarissime, ce sont encore les déceptions qui accompagnent l’ACA dans cette compétition avec une nouveauté : des éliminations à François Coty. On pense, notamment, à un ACA-Orléans (CFA-2006), de triste mémoire (0-3). Ou encore ACA-Vannes (1-1 et perdu aux tirs aux buts, 2007). Ce n’est guère mieux en déplacement avec un Marignane -ACA (8e tour, 2008)Le dernier 32e de finale en date ? Un certain ACA-Cannes, le 9 janvier à François Coty. Un match remporté (3-0) mais qui donne, l’occasion, aux Azuréens de prendre leur revanche. Ou, à l’ACA, d’entamer une nouvelle campagne et de se hisser, pour la 18e fois de son histoire en 32e de finale de la coupe de France. Et pourquoi pas de rêver y faire carrière... Ph.P.