Albert Emon a connu son baptême du feu en championnat, vendredi dernier, sur le banc ajaccien. Une entrée en matière réussie et un nul aux allures de victoire face à l’armada du PSG. À 60 ans, l’ancien marseillais appose déjà sa griffe et entend bien assurer, au plus vite, le maintien de l’ACA.
Aux plus jeunes d’entre nous, Albert Emon n’évoque pas grand-chose. Mais, les plus anciens passionnés se souviennent de ce talentueux ailier gauche de l’OM et l’AS Monaco qui terrassa, dans les années 70, les défenses de D1. Le « minot » totalise, en effet, en 16 ans de carrière, plus de 400 matchs et 119 buts. Au niveau international, il n’a guère brillé, à l’instar d’un football français qui mangeait, à l’exception des « Verts », son pain noir. Quant à l’équipe de France, il n’y a goûté qu’à 8 reprises. « Parce qu’il y avait meilleur que moi à ce poste », souligne-t-il.
Débuts en pro face à…l’ACA
Albert Emon, c’est aussi, depuis 1994, un entraîneur dont l’ACA est le 5e club après Nice, Toulon, Marseille et Cannes. Le Sud, une destination qui lui colle à la peau « Je ne l’ai pas voulu, reprend-il, ma carrière, joueur ou entraîneur, s’est dessinée ainsi. Avignon, c’était déjà le Nord » ironise-t-il. Ajaccio, un club qui lui rappelle de bons souvenirs. Ceux du 9 janvier 1972, date de sa 1ère apparition en pro avec l’OM. « Je connais bien ce club. Son passé parmi l’élite est élogieux. Il a une excellente réputation et les dirigeants font du très bon travail. »Vous l’aurez compris, Emon connaît bien la maison. Avec la cellule de recrutement de l’OM, il était venu à plusieurs reprises superviser des joueurs. Et, n’oublions pas, par ailleurs, le partenariat entre les deux clubs qui a tissé des liens. L’OM, le club de ses premières amours. Il y joua, toujours sur le banc, à maintes reprises, les pompiers de service dans les années 2000 après les démissions de Braga (2000) et (2004) ou l’éviction d’Ivic (2001). Il conduira même le club en Ligue des Champions, à la 2e place du championnat et en finale de la coupe de France (2007) avant de s’expatrier à Cannes avec qui il rencontrera l’ACA à deux reprises en coupe de France (une défaite 0-3 à Timizolu en 2010 et une victoire 2-1 a.p. en 2011). « Un groupe performant »
Sur le banc de l’ACA, l’ancien marseillais a déjà pris le pouls de son groupe avec une entrée en matière douloureuse en coupe de France mais un match énorme à Paris (quoiqu’en disent certains !) vendredi dernier. « Un groupe de qualité, il l’a montré lors de la première moitié de la saison. Avec le retour des joueurs de la CAN, des blessés et deux renforts attendus, il sera compétitif et surtout performant. » À Paris, le coach insulaire a déjà pu se faire une opinion sur l’état d’esprit qui anime les joueurs et jauger le potentiel du groupe. La patte Albert Emon ? « Un entraîneur s’identifie à ses joueurs, au potentiel qu’ils dégagent, offensif ou défensif. C’est pour cela que l’adaptation est importante. » Ce samedi, l’entraîneur « rouge et blanc » officiera, pour la première fois, à Timizolu, face à Valenciennes. Comme il l’avait fait avant le déplacement à Paris, il a promis d’être au rendez-vous.
Ph.P.