L’Algérie à la recherche d’une nouvelle politique énergétique Le journal algérien «  La liberté  » l’affirme : le gisement de Hassi R’mel, l’une des mamelles de l’Algérie, est devenu pauvre en gaz. Et Avec l’explosion des besoins domestiques locaux, Sonatrach risque de ne pas honorer ses engagements contractuels ce qui empêcherait le GALSI de voir le jour. L’appauvrissement des gisements existants La lecture du rapport de la commission de régulation du gaz et de l’électricité (CREG) sur les besoins en gaz aboutit à une conclusion étonnante et détonante. “L’Algérie cessera d’exporter du gaz à partir de 2017-2018. Les causes ? Les principaux gisements de gaz, Hassi R’mel, Alrar, Stah, s’essoufflent à cause de la trop forte extraction depuis 2000. souligne un expert national spécialiste en hydrocarbures. Différentes sources concordantes font état d’une production de gaz en voie d’essoufflement en raison de l’intensification de l’extraction de gaz poursuivie par Chakib Khelil depuis 2000, non compensée par des découvertes majeures d’hydrocarbures. Le rapport du CREG, intitulé programme indicatif d’approvisionnement du marché national en gaz, indique que les besoins domestiques algériens vont passer de 28 milliards de mètres cubes en 2009 à 62 milliards de mètres cubes en 2018 dans un scénario fort (61 milliards de mètres cubes en 2017), 54 milliards de mètres de cubes dans le scénario moyen (52 milliards en 2017) et 52 (49 milliards de mètres cubes en 2017) dans le scénario faible, soit une croissance de plus de 200 % pour la première hypothèse et environ 100 % pour les autres. Des gisements à venir modestes Fait aggravant : en matière de découvertes et d’accumulations de gaz, les résultats sont plus que modestes. En d’autres termes, le rythme des découvertes ne compense pas l’épuisement des réserves. “Il faudra revoir à la baisse les ambitions d’exportation de gaz. Maintenir l’objectif des 60 milliards de mètres cubes d’exportation, voire des 85 milliards de mètres cubes/an pour honorer ses engagements contractuels est irréaliste. Pas plus tant qu’on n’aura pas mis au jour d’importantes réserves de gaz†, observe un expert spécialiste des questions gazières interrogé par «  La liberté  ». Or l’Algérie a élaboré d’ambitieux programmes en matière de pétrochimie, des centrales électriques, de dessalement d’eau de mer. L’impossibilité d’honorer les contrats à venir Les spécialistes algériens de l’énergie prouvent la validité de leurs inquiétudes grâce à un simple calcul arithmétique : on exporte ces dernières années pour 60 milliards de mètres cubes. Les besoins locaux sont autour de 20 milliards de mètres cubes. On a produit en 2009 81,4 milliards de mètres cubes de gaz. En 2017-2018, on ne pourra produire autant de gaz, au regard de la chute du niveau d’extraction du principal gisement de Hassi R’mel... Or pour maintenir la pression des gisements appauvris (pression sans laquelle le gaz resterait dans les poches souterraines) il faudra y injecter d’énormes quantités de gaz.†. La nouvelle production issue des champs, notamment de Touat, Timimoun, Ahnet et Gassi Touil, ne pourra pas compenser la chute de production des principaux gisements existants. «  La liberté  » conclut : « Sonatrach ne pourra donc pas honorer ses engagements contractuels. En d’autres termes, elle ne pourra plus livrer du gaz à ses clients étrangers…  » «  L’ancienne politique marquée par une intensification de la production sans tenir compte des règles de conservation des gisements, le lancement de projets pétrochimiques sans grande valeur ajoutée pour le pays, comme ceux de l’ammoniac, auront des retombées catastrophiques à moyen terme, détériorant l’image de l’Algérie à l’extérieur et compromettant des revenus en devises pour l’Algérie. Avec la poursuite d’une telle politique, la réalisation du gazoduc Galsi reliant l’Algérie à l’Italie est compromise  » conclut un spécialiste. Des conséquences sociales graves Le gaz représente 40 % des recettes en devises engrangées des exportations d’hydrocarbures algériennes. soit l’équivalent d’environ 80 % du budget d’investissement de l’État. «  La liberté  » insiste sur le fait que la ponction engendrée par une vente sans retenue à l’étranger aurait des conséquences sociales et économiques graves : un gel des salaires, une baisse des transferts sociaux et une probable dégradation des équilibres extérieurs. Et le journal d’appeler à une «  une baisse le programme pétrochimique de Sonatrach, par l’annulation de certains projets, l’intensification des investissements d’exploration en vue de renouveler les réserves, en menant une politique beaucoup plus ambitieuse d’économie d’énergie et de développement des énergies renouvelables. L’acquisition de réserves d’hydrocarbures à l’étranger devrait constituer également une priorité  ». Peut-être serait-il temps que la Corse envisage un plan B plutôt que de croire que ce qu’elle demande sera nécessairement acquis. D’autant qu’en matière d’indépendance énergétique, la solution du GALSI n’est peut-être pas la plus pérenne. GXC Â