Entre sport de masse et cohésion sociale
Créée à la fin des années quatre-vingt-dix, l’école municipale des sports, dirigée par Francis Tarrassenko, s’est développée considérablement. Elle permet, chaque année, à près de 450 enfants, de toucher à une douzaine de sports en mêlant éducation et prévention…
L’idée d’une école municipale des sports remonte, dans la cité impériale, à la fin des années quatre-vingt-dix, sous le mandat du regretté Marc Marcangeli. Elle fut créée et développée, ensuite, sous l’actuelle équipe municipale. Aujourd’hui, comme hier, un homme est associé au sport : Francis Tarrassenko. Loin de faire de la politique, l’actuel directeur d’un service qui compte 84 personnes, n’aime pas les feux de la rampe, leur préférant l’anonymat et la discrétion. Sans doute pour mieux travailler. Pourtant, il est là depuis le début et s’est évertué à accomplir sa tâche de son mieux, dans l’intérêt de la jeunesse ajaccienne.
Education et prévention
Ainsi, l’école municipale des Sports, qui n’est que l’un des rouages (mais le plus important), du service, s’est améliorée au fil des ans autour de deux aspects prioritaires : l’éducation et la prévention. Objectif : initier, sensibiliser et inculquer toutes les valeurs du sport, celles, notamment, véhiculées, en son temps, par le baron Pierre de Coubertin. Ici, ni formation, ni compétition, deux critères laissés aux clubs, il s’agit d’œuvrer, à travers le sport pour favoriser la cohésion sociale. Ce qui ne veut pas dire, au contraire, que, dans cette masse de 450 gamins des tranches d’âge 4-5 ans et 6-12 ans, certains ne vont pas se découvrir un talent, une passion ou une vocation pour un sport…et pas forcément le football. « Ceux qui viennent ici, assure le Directeur du service des Sports, sont attirés par d’autres critères. Leur but n’est pas la pratique d’un sport, c’est un contexte différent. Et pour notre part, l’idée consiste à leur faire découvrir plusieurs sports. Ils pourront, ensuite, choisir eux-mêmes d’en pratiquer un et, alors, d’intégrer un club. »
À la découverte de 20 sports
Les inscriptions se font en début d’années scolaire (10 euros par an). Ensuite, chaque mercredi, les enfants (16 environ par éducateur) vont être initiés à un ou deux sports. « Six séances d’une heure trente, explique l’un des éducateurs, on travaillera un minimum de gestes, la discipline et toutes les valeurs liées au sport. Le tout, sous forme d’ateliers ludiques. Au terme des six séances (soit une période précédant les vacances scolaires), nous changeons d’activité. Ce qui permet aux enfants de toucher entre 12 et 15 disciplines au cours de l’année. » Lors des vacances scolaires (à l’exception de celles d’été), les enfants peuvent bénéficier de deux semaines d’activités sportives supplémentaires (une le matin et l’autre l’après-midi du lundi au vendredi durant deux semaines) pour un coût annuel de 25 euros. Quant aux sports pratiqués, ils peuvent varier des collectifs (football, rugby, basket, handball, volley) aux sports individuels (tennis, tennis de table, athlétisme, gymnastique, boxe, etc) en passant par les sports de combat (karaté, judo, arts martiaux), les sports nautiques (natation, voile) ainsi que d’autres activités telles que l’acrobranche, le ski ou l’équitation.
142 associations sportives
« La municipalité a fait beaucoup d’efforts tant en matière d’équipements sportifs que de développement du sport de masse, conclut Francis Tarrassenko, cela s’est traduit par un bilan très positif dans ce domaine. Nous allons dans le sens de l’amélioration en nous efforçant de nous adapter aux évolutions. » Pour ce qui est des clubs, la ville poursuit son partenariat en mettant ses infrastructures à la disposition des 142 associations recensées à ce jour, le tout, gracieusement. Pour les pros, une convention avec la municipalité est signée. Mais il va de soi que le sport dans son aspect le plus pur, en tant que vecteur de socialisation, reste la priorité de l’équipe municipale.
Philippe Peraut
Trois questions à… Ange Pantaloni, adjoint délégué au sport
Quelle est l’évolution de la pratique sportive depuis 12 ans dans la cité impériale ?
En 2000, je me souviens que nous étions sur la place Fosch afin de manifester contre la faiblesse des équipements sportifs à Ajaccio. Aujourd’hui, nous mesurons la politique mise en place par la municipalité au niveau du sport. Pour ce qui est des infrastructures, il n’y aucune commune mesure avec le passé. Nous avons mis aux normes, pour 4,5 millions d’euros, le site de Vignetta avec 2250 mètres carrés au sol pour ce qui est du gymnase, 1250 mètres carrés dédiés aux sports collectifs, une piste d’athlétisme, et un total de 15.000 mètres carrés. Nous avons un terrain synthétique au Stiletto, un terrain à Suartello ainsi qu’une piste de VTT, l’aire de jeu de Pietralba a été refaite, celui des Saline sera refait en synthétique, enfin, nous avons un terrain de rugby à Sarrola. Ces infrastructures permettent à de nombreux jeunes de pratiquer un sport et de répondre, ainsi, à nos besoins.
Quels sont, justement, les objectifs poursuivis par la municipalité ?
Notre leitmotiv, c’est le sport pour tous. C’est la raison pour laquelle, nous avons mis en place des tarifs très bas. Je tiens à préciser, par ailleurs, que nous ne sommes pas là pour concurrencer les clubs. Il n’y a aucun aspect compétitif chez nous. Le gamin qui vient, touche à plusieurs sports au cours de l’année ; il peut, ensuite, avoir le choix d’un sport et intégrer un club. Notre logique est à la fois sportive, mais pour toucher la masse et sociale afin de ne laisser personne en chemin.
Quels sont les temps forts au cours de l’année ?
Nous avons deux manifestations importantes : la fête du sport dont l’édition 2012 vient de s’achever. Elle permet de toucher un très large public. Ensuite, courant décembre, nous mettons en place le tournoi de Noël (football) qui touche, lui aussi, de nombreux adeptes. Dans l’ensemble, nous souhaitons élargir l’offre, la prise en charge et l’éducation des enfants. Enfin, l’opération « apprendre à nager », ouverte toute l’année aux 6-18 ans, permet aux enfants et adolescents de prendre des cours les mercredis (Rossini) et samedis matin (Salines). L’inscription, 3 euros l’année, est gratuite pour les plus démunis.
Propos recueillis par Philippe Peraut