Accendite a fiara !
Le vieux stade Ange Casanova s’apprête à vivre, ce dimanche, une de ces folles journées que seul le mythique club ajaccien est capable de concocter. Pour la 26e fois de son existence, le gazelec participe, en effet, à un 32e de finale de coupe de France -record pour un club amateur- ; et pour la 17e fois de son histoire, il est confronté à un club de l’élite. De quoi raviver bien des souvenirs et nourrir, au vu du parcours des hommes de Dumè Veilex, l’espoir de poursuivre l’aventure...
Entre le Gaz et "Dame coupe", l’idylle perdure depuis...un demi siècle ! Cinquante années d’une histoire à jamais gravée dans la mémoire du peuple ajaccien. Plusieurs générations se sont succédé, chacune a connu une aventure en coupe de France, parsemée de joies et de tristesses mais inscrite dans le livre d’or du club "rouge et bleu". Personne n’a, en effet, oublié les mythiques GFCA-Monaco (2-1 a.p., 1967-1968), GFCA-Lyon (0-0, 3-1 t à b, 1977-1978) ou GFCA-Caen (1-0, 1989-1990) au chapitre des exploits face à une D1 à ce stade de la compétition, le grandiose GFCA-Marseille (1-3, 1989-1990), la fabuleuse épopée de 1992 sans omettre l’inoubliable GFCA-ACA (2-2 puis 1-0,8e de finale 1968) ou lors des matchs aller-retour les GFCA-Toulon (16e 1983, 0-1, 2-0 a.p.), GFCA-Valenciennes (8e, 1978, 4-1 et 0-5) ou GFCA-Reims (futur finaliste de l’épreuve, 16e, 1977, 1-1 et 2-3). La dernière grosse désillusion en date reste, de triste mémoire le somptueux GFCOA-Saint-Etienne du 20 janvier 2001 avec des interminables arrêts de jeu qui permirent aux "Verts" d’égaliser contre le cours du jeu et de s’imposer (à 11 contre 10) dans la prolongation.
Le 17e face à un pensionnaire de l’élite
Du coup de tête rageur de Jean-Luc Cucchi (GFCA-Toulon, 1983) à la volée de Jean-Luc Gautier (GFCA-Saint-Etienne, 2001) en passant par la tête de Yambo Etchélé qui fit, un instant, trembler le grand OM (1990), le but d’Alessandri (GFCA-Reims, 1977) ou les arrêts de Pascal Olmeta lors de la séance de tirs aux buts (GFCOA-Nice, 1999), les clameurs de ces exploits retentissent encore dans le stade Ange Casanova qui s’apprête à écrire, face à Toulouse, 17e pensionnaire de l’élite confronté au Gazelec, une nouvelle page de la fabuleuse histoire du club. Depuis la qualification face à Istres (leader de L2) au 8e tour de l’édition 2004, les "rouge et bleu", il est vrai empêtrés dans l’anonymat d’un CFA dont ils ne parvenaient plus à s’extirper, n’ont plus été capable de séduire "Dame coupe". De 2004 à la saison dernière, soit à 8 reprises, le Gaz n’a, en effet, disputé "que" quatre fois un 32e de finale de coupe de France (2004 : 3-2 face à Montluçon, CFA2, 2007 : 1-2 face à Strasbourg, L2, 2008 : 2-1 face à Fréjus, CFA et 2009 : 1-0 à Pont de Roide (DH). Quant à la dernière prestation face à un pensionnaire de L1, en l’occurrence le PSG, facile vainqueur des Ajacciens (16e de finale, 2009), elle nous laisse un goût d’amertume tant il est vrai que, ce jour là, les "rouge et bleu" et leurs supporters n’ont pas endossé leur véritable habit de coupe. Ils nous doivent une revanche. Confortablement installé dans le haut du tableau de National, et, de surcroît auréolé de sept victoires consécutives en championnat, ce GFCOA, version 2011-2012 avec un public retrouvé et de plus en plus nombreux, un collectif solide et un état d’esprit légendaire, nous semble taillé pour renverser des montagnes. Le Téfécé aux qualités athlétiques et à la défense de fer s’apprête certainement à passer une après-midi difficile à Mezavia. Pour les "rouge et bleu", la perspective, quand bien même le championnat reste la priorité, de renouer avec un passé glorieux, d’écrire une nouvelle page de cette belle histoire et de signer un 10e exploit (à ce stade de la compétition) face à un adversaire hiérarchiquement supérieur, semble bien alléchante...
Philippe Peraut