Sarkozy à droite toute… Répression : voilà le maître mot d’un président de la république en déshérence désireux de ne pas perdre les voix du Front national qui lui avaient permis d’être élu en 2007. Répression donc contre les gens du voyage, inflexibilité à l’égard des prisonniers corses mais la décision de construire 23 nouvelles maxi-prisons et une fois encore une petite phrase condamnant la décision de la cour de cassation concernant le nouveau procès d’Yvan Colonna. Une action courageuse et de bon aloi Si on met côte à côte la courageuse action de Thierry Gonzales, militant nationaliste en grève de la faim pour obtenir le droit d’attendre son procès en Corse et les stupides réponses de la Garde des Sceaux on se fait une petite idée de la tendance actuelle adoptée par le président Sarkozy. Pour tenter de garder les voix du Front national, le gouvernement a reçu l’ordre d’apparaître comme inflexible partout où la sécurité semble être mise en danger. Il s’agit également de faire oublier l’affaire Bettencourt et ses sordides rebondissements. Comment faire avaler aux plus démunis la couleuvre des retraites, voilà bien la seule question que doit se poser chaque ministre au risque d’apparaître comme des perroquets un peu stupides répétant en évitant de réfléchir les paroles du président. On appréciera d’autant la prise de position dynamique de Paul Giacobbi qui possède entre autres qualités celle de ne pas mâcher ses mots. Il a dit haut et fort ce que nous pensons tous de la Garde des Sceaux qui a ânonné à propos des détenus corses une circulaire ministérielle démontrant une fois de plus qu’elle ignorait totalement le sens du mot générosité. Une ministre muette et qui ferait bien de le rester Car Madame Alliot Marie incarne un mystère républicain. On chercherait en vain ses qualités politiques. Chaque fois qu’elle ouvre la bouche dans l’une ou l’autre de ses fonctions, elle s’empêtre dans les chiffres ou les situations. Et Dieu sait si elle a bourlingué : ministre des armées, ministre de l’intérieur et désormais garde des sceaux. Elle aura ainsi parcouru l’entièreté du parcours répressif depuis le sabre sous toutes ses formes jusqu’au goupillon (puisqu’elle fut ministre des cultes). Et si aujourd’hui, elle ne soutient que du bout des lèvres le procureur Courroye c’est qu’elle a toujours su où se trouvaient ses véritables intérêts ceux qu’on ménage au nom de sa propre durée. Hasard du calendrier ou cruauté supplémentaire, la bêtasse de la place Vendôme a annoncé tout à la fois qu’elle ne changerait rien pour ce qui concerne les prisonniers corses et la construction de 23 nouvelles prisons en France. Objectif ? 68 000 prisonniers et 20 000 de plus une décennie plus tard. Le sarkozysme prépare un avenir radieux bâti autour de pénitenciers, véritables oubliettes monstrueuses qui, un jour, seront comme les maxi prisons américaines gérées par le privé. Sarkozy ou comment rétablir les travaux forcés pour le plus grand bénéfice du patronat. La France, multirécidiviste en matière d’infraction aux droits de l’homme, a donc décidé de se conformer aux règles européennes. C’est au moins l’explication officielle. Car la véritable raison est dans une criminalisation à marche forcée de la société française et notamment de ses populations les plus défavorisées. La Corse terre marginale La mise à l’index des Tziganes au prétexte que quelques membres de la communauté du voyage, ont perpétré des exactions, est tout simplement symbolique. Elle rappelle qu’après l’assassinat du préfet Erignac ce fut toute la Corse qui fut montrée du doigt et accusée de tous les maux. La destruction des anciennes prisons jugées trop vétustes et la construction des nouvelles, font apparaître que dans ce domaine aussi la Corse est marginale. Cinq ministres de l’intérieur, pas moins, avaient promis qu’une nouvelle prison serait construite à Ajaccio afin de favoriser le rapatriement des prisonniers insulaires. Le terrain était trouvé. Il ne manquait plus que la première pierre. Hélas, le secrétaire d’état ad hoc a annoncé que le projet était abandonné. On s’attendait à ce qu’il soit remis en selle et que la prison d’Ajaccio, une des plus vieilles de France, soit enfin démolie. Pas du tout. Aucune réhabilitation n’est prévue dans le budget. La Corse a donc, dans ce domaine, reculé en faisant mine d’avancer. Ne laisser aucun Corse sur le bord du chemin Le rapatriement des prisonniers n’est pas seulement une affaire d’humanité. Elle a également valeur de symbole. Car ce sont tous les élus insulaires, sans exception, qui l’ont demandé. Il s’agit donc de savoir si l’état français est prêt à honorer ses promesses ou s’il s’agit encore de paroles prononcées à la veille d’élections. Quoi qu’il en soit, le combat incarné par Thierry Gonzales doit être appuyé dans l’unité la plus totale. Il ne s’agit pas d’un combat nationaliste mais tout simplement de l’application d’un juste droit à appliquer en Corse mais aussi partout en France Gabriel Xavier Culioli Â