À quinze ans et demi, cette jeune athlète gravi, tout doucement, les échelons qui pourraient la conduire au plus haut niveau. Dans le monde du judo, où sa sœur, Priscilla, brille depuis déjà quelques années, Astride rêve, désormais, de se faire...un prénom. Rencontre...
Timide et plutôt réservée de prime abord, Astride Gneto contraste, par son caractère, avec sa grande sœur, Priscilla, porte-drapeau du judo insulaire, national et véritable bout-en-train. Celle-ci, il est vrai un peu plus âgée. Sur un tatami, les deux sœurs se ressemblent quelque peu. Elles sont, en effet, toutes les deux des battantes. Le judo, une affaire de famille chez les Gneto. Priscilla y est-elle pour quelque chose dans le choix de sa petite sœur ? "Pas vraiment, répond cette dernière, j’ai commencé par l’athlétisme et puis j’ai essayé le judo car j’aime le combat ; cette discipline m’a plu, j’ai continué."
Un potentiel énorme
Le parcours d’Astride est assez similaire de celui de Priscilla. Elle débute à l’âge de neuf ans sur un tatami au dojo de Porto-Vecchio. Avant d’être repérée par Jean-Yves Andarelli, CTS de Corse et responsable du pôle espoir. L’adolescente a entamé, en septembre dernier sa troisième saison consécutive au sein de cette structure. Et semble marcher sur les traces de sa grande sœur. "C’est une énorme bosseuse, assure Jean-Yves Andarelli, elle possède des qualités physiques hors normes, dispose d’une grosse marge de progression et devrait faire parler d’elle mais il ne faut pas brûler les étapes." En attendant, Astride, bien que cadette, est surclassée en junior. Si elle a échoué au premier tour des derniers championnats de France (cadets), elle a obtenu une très prometteuse cinquième place en junior. Et revient d’un stage avec l’équipe de France ce qui confirme son talent. "Astride a rapidement été détectée par les entraîneurs nationaux, poursuit le CTS de Corse, elle semble un peu en avance par rapport à Priscilla mais il faudra voir sur la durée. Elle est dotée d’un gros potentiel mais il doit se développer au fil du temps et mûrir avec l’expérience."
"Je veux tout gagner"
La jeune athlète, quant à elle, ne se prend pas la tête. Elle passe du collège Arthur Giovoni où elle est en 3e aux tatamis du pôle espoir. Son ascension ne l’émeut pas pour autant. "Je sais que je dois travailler pour progresser." Il est vrai qu’Astride est épaulée et soutenue dans sa progression, par...Priscilla. "Elle m’appelle tout le temps et sait me motiver mentalement." "Le mental constitue, pour l’heure, sa faiblesse principale, reprend Jean-Yves Andarelli, elle lâche parfois trop facilement. C’est un "Diesel", elle débute en douceur et tarde à se mettre dans le rythme. On doit travailler ce domaine." Deux Gneto au sommet du judo national (voir mieux) ? "Pourquoi pas ? Avec sa sœur sur le devant de la scène, ce n’est pas évident pour Astride, surtout vis-à-vis des autres. Mais elle le gère bien." La jeune athlète, qui soufflera ses 16 bougies en avril prochain, "croise" régulièrement le kimono avec les meilleures filles de l’INSEP. Son rêve ? "Je veux tout gagner !" Rendez-vous, pourquoi pas, à...Rio en 2016.
Ph.P.