Dix huit ans en "rouge et blanc"
Arrivé au club en 1993, José Scaglia a connu toutes les périodes de l’ACA, passé du monde amateur au professionnalisme. Dirigeant au tout début de l’aventure, il s’est rapidement chargé de la sécurité, un domaine où il gère, aujourd’hui, 80 personnes. Rencontre...
Les jours de match, José Scaglia est le premier arrivé au stade. Forcément, quand a en charge près de 80 personnes, rien ne doit être laissé au hasard, de surcroît en Ligue 1 et plus particulièrement en Corse, où l’on ne laisse rien passer. "Le service d’ordre doit être au stade six heures avant le coup d’envoi, souligne t-il, à deux heures du match, tout le monde est en place."
De 8 à...80 stadiers
L’actuel directeur du département sécurité de l’ACA fait figure d’ancien au club. "J’ai débuté en 1993, rajoute t-il, en tant que dirigeant chargé de la sécurité et je n’ai plus quitté cette fonction." Aux débuts du club, la sécurité se résume à deux éléments qui s’occupaient des vestiaires. Puis, l’ACA va connaître une ascension fulgurante vers les sommets du football français. José Scaglia, suivra le mouvement. "En national, reprend-il, on avait une équipe de huit personnes. Les choses sérieuses ont véritablement commencé à partir de la Ligue 2. Les clauses nous imposaient un organigramme de sécurité avec un responsable et un stadier pour cinquante personnes. Nous étions 25. Un chiffre qui est monté à 40, tous bénévoles, lors de l’accession du club en 2002." De retour en L2 en 2006, le club devra remplir des conditions beaucoup plus strictes en matière de sécurité. "Le cahier des charges est devenu plus complexe. Progressivement, nous avons été contraints d’aboutir à une professionnalisation des stadiers."
Un PC Sécurité en 2012
Le service sécurité a pris de la "graine". Il s’est mué, à l’ACA, comme dans tous les clubs pros, en un département sécurité. Quant aux stadiers, ils sont, pour la plupart, titulaires d’un d’agent de sécurité. "Les autres sont inscrits dans le plan de formation 2012. C’est une obligation." Avec le retour en L1, cette saison, les instances nationales sont encore plus exigeantes. L’ACA emploie, ainsi, 80 stadiers pour une masse salariale annuelle de l’ordre de 120000 euros. Autre point important, la nécessité, pour les clubs pros, de disposer d’un "PC Sécurité". Il s’agit d’un bâtiment (situé sous le tableau d’affichage coté montagne) comportant une salle équipée de 30 caméras numériques, une salle de réunions, un bureau, une salle pour les pompiers, bref, tout ce qui est en rapport avec la sécurité. Les lignes étant, pour leur part, reliées aux différents services concernés (police, pompiers, SAMU, etc). Deux techniciens, tout spécialement formés, ont pour mission d’observer, grâce aux caméras, l’ensemble du stade. "Ils ont un balayage total du stade et des alentours, notamment les parkings et la billetterie. C’est un outil qui va nous permettre de travailler dans d’excellentes conditions."
Un bilan satisfaisant
Le PC Sécurité devrait, si tout va bien, être livré au cours du premier trimestre 2012. Coût total de l’opération ; de 300 000 à 340 000 euros entièrement à la charge du club. Le Département Sécurité se compose d’un directeur, un adjoint, quatre chefs d’équipes et un superviseur. Objectif pour l’ensemble, veiller au bon déroulement de la rencontre, rappelle José Scaglia, les effectifs arrivent à H-6. À H-2, ils sont en place et ne quittent le stade, qu’une fois qu’il est entièrement vide." Il va de soi, avec la très bonne image, véhiculée par le club depuis des années que le bilan en matière de sécurité, est satisfaisant. Pour preuve, l’ACA n’est en tout et pour tout monté devant la commission de discipline qu’une dizaine de fois. "Et encore, bien souvent, pour des fumigènes." En dix huit ans, l’ACA a connu une ascension fulgurante. José Scaglia et son équipe se sont, au fil du temps, adaptés à la situation et aux exigences requises par le professionnalisme. Et ce n’est sûrement pas un hasard si l’on ne déplore quasiment aucun incident à François Coty.
Philippe Peraut