Dans le souci de se professionnaliser dans toutes ses composantes, et surtout de s’inscrire dans la durée, l’ACA a créé, l’an dernier, une école privée. Au « menu », études avec 20 heures hebdomadaires de cours pour 21 élèves répartis entre quatre classes (1ère STG, Terminale STMG, BTS Muc et Bac Pro). Et au total, quinze professeurs se relaient afin de dispenser leur enseignement. Enfin, bien entendu, football, le plus souvent, l’après-midi. Un cursus qui s’effectue dans les locaux du CSJC, à Ajaccio. Christian Bracconi, responsable du centre de formation de l’ACA, dirige la manœuvre aux côtés de Jo Leandri, directeur de l’école.
Ce matin-là, les élèves de l’école privée de l’ACA (Terminale) ont Bac Blanc d’histoire. Autant dire, dans la salle prévue à cet effet, située à l’étage du bâtiment qui abrite le centre de formation du club, au CSJC, que l’on ne pavoise pas. Comme sur un terrain de football, concentration, rigueur et travail sont de mise. Sauf, dans ce cas, que-conditions de Bac oblige-le silence doit tout régner. Vannina Leca, enseignante, y veille tout particulièrement. Quant aux trois malheureux retardataires, ils auront beau s’excuser, ce sera le « carton rouge » assorti d’un zéro pointé au contrôle ! La rigueur, sur le terrain comme sur un banc, condition sine qua non pour réussir, dans le sport comme dans la scolarité.
Ouverture en septembre 2011
De vie scolaire, il en est question à l’ACA qui, dans le sillage d’excellents résultats obtenus par ses pensionnaires aux différents examens (100% de réussite en 2012 !) a décidé d’ouvrir son école privée, en septembre 2011. Affiliée au Ministère de l’Education Nationale, elle se compose, aujourd’hui, de quatre classes, éligibles à la Taxe d’Apprentissage et dépend, de ce fait, des entreprises et sociétés locales. Ce qui n’empêche pas un coût particulièrement lourd pour le club (de l’ordre de 150.000 euro/an). L’ACA a, ainsi, mis le pied à l’étrier avec deux classes et onze élèves, un chiffre qui a doublé en une seule année scolaire. Depuis septembre dernier, 21 élèves sont répartis en quatre classes : 1ère STG (5) Terminale STMG (9), BTS Muc (2) et Bac Pro (5). Au programme, un total de 20 heures hebdomadaires scindées en 14 heures de cours et 6 d’études (4 pour les devoirs et 2 pour les contrôles, le mercredi matin). Les devoirs effectués le soir, permettant, en effet, aux élèves, tous issus des « U17 », « U19 » ou de la CFA2, de se concentrer sur la compétition durant le week-end. Les cours se déroulent jusqu’à 16h30, études comprises, avant le traditionnel entraînement et, éventuellement, les soins, massages ou plages de récupération. Trois autres créneaux, les mardi, mercredi et jeudi (de 10h à 12h) sont prévus le matin. La scolarité, particulièrement pointilleuse, offre, à travers des diplômes, une voie intéressante à tous ceux qui n’auront pas la chance de devenir footballeur professionnel. Côté scolaire, à l’école privée de l’ACA, Vannina Leca, professeur d’histoire-géographie, gère, également, les études et occupe la fonction de maître d’internat. Elle est la seule enseignante à disposition toute la semaine au CSJC. Les quatorze autres enseignants viennent de divers établissements de la ville. Jo Leandri, directeur (et par ailleurs professeur de physique et de mathématiques) chapote, quant à lui, l’ensemble. « L’ACA propose aux jeunes du centre de formation, un cursus cohérent et équilibré entre le scolaire et le sportif. Chacun a son importance et nécessite de gros efforts. Pour notre part, rien n’est laissé au hasard. Nous faisons le point toutes les semaines avec Christian Bracconi et Vannina Leca afin de voir ce qui va et les points qui nécessitent une amélioration. Enfin, nous effectuons régulièrement, comme dans les autres lycées, un conseil de classe avec les enseignants, Christian Bracconi et les éducateurs concernés. Aucun des deux aspects, scolaire et sportif, ne doit être négligé. »
Quatre nouvelles classes l’an prochain
Vannina Leca, avoue, pour sa part, que « les élèves sont respectueux, on ne rencontre pas de souci majeur. Le niveau scolaire dépend des matières mais, globalement, ils sont bons même s’ils pourraient être beaucoup plus productifs. Ils savent qu’ils ont intégré un cadre privilégié mais qui reste très stricte. Nous avons des exigences. On se doit d’être rigoureux. Ils le savent et connaissent les enjeux. » Cette année, l’ACA a offert, en outre, la possibilité, à deux filles pensionnaires du CSJC, d’intégrer l’école. Il s’agit de Selma Hernaert (membre du pôle espoir judo) et Sabrina Biraldacci (en formation tennis). L’an prochain, la structure devrait encore s’agrandir avec une seconde générale, une terminale, une deuxième année de Bac Pro et une deuxième de BTS. De quoi attirer de nouveaux candidats. 10h30. Le Bac blanc d’histoire s’est achevé. Un à un, les élèves remettent leur copie et vont troquer la panoplie du scolaire pour celle de footballeur. L’heure de l’entraînement est venue. Place à la verte pelouse. Et aux rêves de carrière professionnelle…
Philippe Peraut
Trois questions à Christian Bracconi, responsable du centre de formation
Quel est le but poursuivi par le club, à travers cette école privée ?
Nous avons un double projet, scolaire et sportif. L’objectif est de conduire ces élèves le plus haut possible dans ces deux aspects. Le professionnalisme impose une grande rigueur, il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Ceux qui n’auront pas la chance d’embrasser une carrière pro doivent avoir la possibilité de trouver une reconversion qui leur permette de vivre.
Comment l’école fonctionne-t-elle ?
Nous avons ouvert, en septembre dernier, pour la deuxième année consécutive. Pour l’ouverture, nous avions rencontré les responsables de « Sport, Etudes, Concept » qui gère ce domaine. Puis, nous avons obtenu l’agrément ministériel. Nous sommes, de ce fait, reconnus et tant qu’école technique privée. Par rapport à l’école classique, on adapte à la scolarité au football et non l’inverse. Nous mettons en place un planning sportif à partir duquel nous dégageons 20 heures de cours par semaine. Mais la pérennité de l’école dépend de la réussite aux examens. Les deux aspects, sportif et scolaire, nécessitent donc la même implication et tout autant de rigueur.
Un atout de plus pour le club ?
Assurément ! En trois ans, on s’est mis au niveau des autres centres de formation de France. Avec l’agrément dont nous bénéficieront en juin prochain, l’ACA pourra encore franchir un nouveau palier.