Raz le bol des incidents qui pénalisent le SCB financièrement et sportivement. Cette Charte devrait sensibiliser les plus ultras !
Le projectile jeté sur l’arbitre assistant du match Bastia-Lille a été en quelque sorte le catalyseur de cette charte. « En juillet 2010, alors que la survie du club était en jeu, les composantes du sporting, dirigeants, joueurs et supporters, se sont retrouvées autour d’un slogan fort intitulé Uniti Vinceremu » explique le président du SCB Pierre-Marie Geronimi. « Depuis, de Luzenac à Gerland, de la réception de Colmar à celle du PSG, joueurs, dirigeants et supporters ont fait de ces paroles, un mode de vie au quotidien ». Mais le quotidien a évolué très vite, peut-être trop vite pour le club qui en deux ans est passé du National à la Ligue 1. « C’est vrai que tout est allé très vite » reconnaît PM Geronimi, « En juillet 2010 nous étions en National , en juin 2012 en Ligue 1. Dans les tribunes nous sommes passés de 3000 passionnés à 13.000 supporters dont 10.000 abonnés. Cette transition fulgurante, conjuguée à une mutation profonde de l’enceinte avec notamment la suppression des grillages et la mise en place d’une vidéosurveillance de pointe, nécessite une exemplarité de tous les instants ».
Incidents à répétition
Si quelques débordements avaient déjà eu lieu l’an passé, cette saison le moindre incident est grossi par l’oeil de la camera et d’un délégué souvent pointilleux. « Face à la répétition d’incidents nous avons effectué le constat que les consignes données sans relâche par les dirigeants et les organisations de supporters étaient ignorées par quelques supporters qui confondent pression et violence gratuite, passion et comportement à risque » reconnaît le président du SCB. « Peut-être certains se sentent-ils protégés par le slogan UNITI qui s’est longtemps traduit par le refus des dirigeants de porter plainte contre le public. Mais ces personnes qui pensent peut être que tout est permis, mettent inconsciemment en péril le club tout entier ». Face à ce danger dirigeants et supporters ont donc décidé d’agir sans tarder : « Uniti vinceremu c’est considérer que le Sporting et son intérêt sont au-dessus de tout, c’est la conservation de notre identité par les valeurs de combat, d’engagement et de pression positive, c’est le refus de l’égoïsme et de l’individualisme qui frappent tant de club à travers l’Europe mais au contraire le souci permanent du partage et de la communion autour de nos couleurs et de nos valeurs. Uniti Vinceremu c’est encore le respect permanent entre ceux qui sont sur le terrain, en coulisses et dans les gradins. C’est donc un triple engagement que nous prenons les uns envers les autres, à travers un véritable contrat moral » précise encore PM Geronimi.
Mea culpa ?
Pour certains observateurs, cette charte peut apparaître comme un mea culpa des dirigeants, des supporters. Pas tout à fait ! « Un mea culpa ? Si on veut ! On vient de loin, on est passionné. Certains comportements de dirigeants sont à éviter. On a quelques regrets. Mais aujourd’hui ils s’engagent sur la même route et entendent respecter cette charte » explique PM Geronimi. « Ce n’est pas un mea culpa mais une prise de conscience » reconnaît lui Jean-Marie Prescelti, responsable de l’association de supporters Bastia 1905. « Il faut se mettre dans la tête que certaines choses ne sont plus possibles aujourd’hui. Il faut avoir un comportement plus raisonné. Mais attention on n’est pas là pour taper sur les doigts des gens. Il y a des comportements à éradiquer, comportements qui commençaient à agacer une partie du public. Pour éviter qu’il y ait scission des supporters qui constituent une force importante, on a donc décidé de faire le point, de prendre des mesures. Il y a aujourd’hui des comportements à ajuster. Sans aucune prétention, on est là pour leur expliquer comment être un bon supporter. Il y a toute une nouvelle génération de jeunes supporters qui doivent être encadrés. A nous de les éduquer, de leur montrer la voie de la passion et de la pression positive pour éviter tout débordement afin que le Sporting ne soit pas pénalisé. Déjà nous sommes parvenus à supprimer les fumigènes. Je suis confiant pour la suite. Avoir un bon comportement tout en conservant nos valeurs ».
Une charte omniprésente
Cette charte, elle sera désormais omniprésente dans la vie du club. « On la verra de partout » souligne Matthieu Cesari, dirigeant, responsable de la communication : « Elle sera apposée au stade, sur les billets, sur les cartes d’abonnement, dans les vestiaires, les tribunes, lue avant les matchs. Nous souhaitons que les gens s’en imprègnent. Cette charte doit être notre socle, c’est un serment. Celui qui oublie cela, s’exclut de lui-même et n’a pas sa place à Armand Cesari. Depuis deux ans on a pris conscience que si toutes les composantes du sporting sont unies, on peut soulever des montagnes ». Une démarche bien sûr emboîtée par les joueurs et le staff. « Je demande toujours aux joueurs d’avoir un comportement exemplaire sur le terrain. De respecter adversaires et arbitres, supporters du club et visiteurs » commente l’entraîneur Frédéric Hantz, « Nous devons avancer main dans la main pour la modernité du club ».
Ph.J.