À 28 ans, le capitaine ajaccien, qui a entamé, en août dernier, sa onzième saison en "rouge et bleu", caractérise, à lui seul, l’esprit légendaire du gaz qui traverse les époques animé de la même flamme. Rencontre...
Quand on évoque Louis Poggi, on songe, aussitôt à ce fil conducteur qui se transmet d’une génération à l’autre à travers un joueur qui symbolise le club. Dans la lignée des José Kervella, Charles Alessandri, Jean-Marie Ferri ou Patrick Leonetti, Louis Poggi caractérise l’âme du gazelec. Ce joueur emblématique dont on reparle encore bien des décennies plus tard. Et ce n’est sans doute pas un hasard si, comme ses prédécesseurs, il a hérité du brassard.
De Nantes à Ajaccio
Pourtant, le parcours de ce Bastiais d’origine (marié à une ajaccienne) aurait dû le conduire dans le monde professionnel. Formé à l’AJB et passé par le centre formation du FC Nantes, il n’a finalement pas été retenu. "Je n’avais sans doute pas le niveau, se contente t-il de préciser avec humilité. Et c’est le "gaz" qui n’a pas son pareil pour relancer les joueurs délaissés, qui lui ouvre ses portes en août 2000. "Ce club m’a donné une seconde chance, je ne l’oublierai jamais." Il débute avec les "18 nationaux" puis intègre, après la rétrogradation administrative du club, l’équipe fanion, en CFA avant de connaître une première accession. "J’étais dans les tribunes lors du mythique GFCOA-Saint-Etienne en coupe, se souvient-il, cette année-là, le club avait les moyens de retrouver la D2." Après quatre premières années en "rouge et bleu", le Bastiais décide de suivre Dédé di Scala et d’autres joueurs du club à Toulon qui vise l’accession en L2. "C’est un bon souvenir même si sur le plan sportif, nous avons échoué." Le RC Toulon est finalement relégué et Loulou Poggi retrouve, à l’aube de la saison 2007-2008, le club cher à son cœur. Depuis, il ne l’a plus quitté. "Ce club a une spécificité, poursuit-il, sans doute est-elle due à son histoire mais c’est quelque de chose de particulier dont ne disposent pas les autres clubs corses."
Rentrer dans l’histoire
Après cinq années de purgatoire en CFA, le GFCOA a retrouvé, cette saison, le National. Et son capitaine n’y est sûrement pas étranger. "On avait un groupe soudé peu modifié durant l’intersaison, une bande de copains. C’était une accession logique. Cette saison, on reste en embuscade derrière le trio de tête. La L2 ? Bien sûr que l’on y pense, nous sommes des compétiteurs. Il nous manque une dizaine de points pour assurer le maintien. Ensuite, nous verrons bien." À 28 ans, il rêve encore de connaître le monde professionnel. "Je n’ai aucuns regrets et suis fier de jouer ici. Et si je dois connaître la L2, j’espère que ce sera en "rouge et bleu". Ce dimanche, le capitaine ajaccien, déjà auteur d’une grosse prestation au tour précédent face à Toulouse, tentera, face à Troyes, de conduire ses troupes en 8e de finale de la coupe de France, 19 ans après un certain Jean-Marie Ferri. Il pourra, ainsi, rentrer dans l’histoire...
Philippe Peraut