Le GFCA a bouclé l’exercice 2012-2013 à la 10e place et à quatre longueurs des play-off, une première dans l’histoire du club. Au terme de cet exercice palpitant, Frédéric Ferrandez, l’entraîneur « rouge et bleu » nous livre son sentiment. Il évoque, surtout, avec un brin d’optimisme l’avenir beaucoup plus serein qui semble se dessiner pour le GFCA.
Quel est votre sentiment sur la saison écoulée ?
Cela reste une saison très intéressante, tant sur le contenu, qu’au niveau comptable. On était, certes, pas très loin des play-off, un objectif que l’on s’est fixés en cours d’exercice puisque je rappelle que l’on jouait, au départ, un maintien tranquille. Il aurait fallu, pour atteindre le top huit, gagner plus largement à domicile face à Tourcoing et Avignon et surtout aller s’imposer à Toulouse lors de la dernière journée. Néanmoins, au vu de ce que l’on a montré, de notre effectif et de notre budget, et en tenant compte, également des blessés, c’est une saison très honorable.
Regret ou satisfaction à l’arrivée ?
Le sentiment reste mitigé. Je suis satisfait parce que l’on a, pour la première fois dans l’histoire du club, assuré le maintien à sept journées de la fin. On mal négocié, je pense, la phase retour pour accrocher les play-off qui nous tendaient pourtant les bras. C’est, de ce côté, une petite déception car j’étais persuadé que c’était l’année où on pouvait faire réellement, quelque chose.
Où situez-vous le tournant de la saison ?
On a connu un mois de janvier très difficile et les mauvaises performances se sont enchaînées. Je suis convaincu que si l’on avait mieux négocié cette période, on serait certainement encore en train de jouer actuellement.
Cette saison laisse-t-elle augurer, tout de même, d’autres perspectives pour le GFCA ?
Je l’espère très fortement et c’est, en grande partie pour cela, que j’ai signé une année supplémentaire. Nous allons conserver la moitié du collectif. On va garder six joueurs ce qui nous était jamais arrivés auparavant. Et on s’efforce, désormais, de bâtir un groupe encore plus compétitif. On a connu des problèmes en réception, cette année, nous avons, donc contacté un très bon joueur dans ce registre afin d’étoffer l’effectif. Pour le reste, nous allons conserver Lacassie, Simovski, Peronet, Dailey, Maoni Talia et Ricardo Martinez.
Vos impressions sur Marek Novotny ?
On attendait un plus de lui au niveau de l’impact sur le groupe étant donné son expérience. Il est vrai qu’il n’a pas été épargné par les blessures, ce qui l’a empêché de passer le palier que j’aurai souhaité pour permettre au club, de grimper lui aussi. On ignore, encore, à l’heure actuelle, s’il sera encore parmi nous la saison prochaine.
Simovski figure, en revanche, au chapitre des satisfactions.
On lui doit notre coup de « moins bien » en janvier puisqu’il a été blessé durant cette période et les résultats s’en sont ressentis. On était dans une bonne spirale et cela nous a freinés. Il est très important dans le collectif, nous amène de l’engouement et une certaine stabilité dans les moments importants. Il a signé deux ans et j’attends encore plus de lui la saison prochaine.
L’avenir de Frédéric Ferrandez sera, de nouveau en « rouge et bleu ». Pourquoi cette décision ?
On est tombés rapidement d’accord sur une année supplémentaire. Tant que je n’aurai pas fait le maximum avec le GFCA, je continuerai. Avec la halle des sports, qui devrait ouvrir ses portes la saison prochaine, je pense que l’on pourra, de nouveau, tirer notre épingle du jeu. Par ailleurs, on note un excellent engouement au sein du club avec, notamment Dominique Exiga qui prend de plus en plus d’ampleur.
Vous vous êtes fait un nom dans le milieu du volley, ce départ semble inéluctable, qu’en pensez-vous ?
Tant que tous les ingrédients concernant le club seront réunis, je ne me vois pas partir. Il y avait d’autres contacts, notamment Beauvais, qui me proposait un challenge sportif très intéressant, avec un budget bien plus conséquent. Mais, à l’arrivée, je pense qu’il y a plus à faire ici, ils ont terminé derrière nous cette saison et ce sera encore le cas lors du prochain exercice. Ensuite, on verra bien si je tenterai ma chance ailleurs.
Quel sera l’objectif la saison prochaine ?
Faire mieux que cette année. On a été très proche des play-off, on sera, je pense, en mesure de nourrir, de nouveau, ces ambitions. Si on parvient à recruter les trois joueurs que nous suivons actuellement, un très bon réceptionneur, un central-attaquant et un deuxième attaquant pour suppléer Simovski, nous serons armés pour jouer un rôle intéressant. Il nous faudra ces trois joueurs-là pour franchir un cap. Et ils doivent avoir impérativement, un vécu international.
Peut-on parler de pérennisation pour le GFCA ?
Quand je vois ce qui se passe dans bien des clubs de Ligue A qui sont sous contrôle de la DNCG, et que, malgré notre budget beaucoup plus faible, nous passons aisément, à chaque fois, je pense que nous sommes dans le vrai. Poitiers, bastion fort du volley français, a été relégué. Cette année, Nantes, a dépassé son budget de 300.000 euros et reste menacé. Il y a une équité à ce niveau et c’est une bonne chose. On ne peut pas laisser faire n’importe quoi. On repart avec le dernier budget mais les joueurs qui viennent chez nous savent à quoi ils s’attendent.
Une ère nouvelle s’ouvre-t-elle pour le club ?
On l’espère en tout cas ! Mais il y a des éléments qui ne trompent pas. Ajaccio n’est plus le club où l’on vient tranquillement finir sa carrière, profiter du soleil et où la seule ambition est le maintien. On attire des joueurs qui ont moins de 30 ans et cette année, c’est la première fois que des internationaux A nous appellent ! C’est le signe que les choses avancent. Sans compter sur la halle des sports qui va nous donner un élan supplémentaire. Le GFCA est en train de franchir un cap. Il faut continuer à surfer sur cette vague en restant dans les moyens qui sont les nôtres.
Jeff Exiga, de nouveau en « rouge et bleu », un rêve toujours inaccessible ?
Il sera parmi nous en fin de carrière, c’est une certitude. En attendant, il lui reste encore quelques belles années devant lui où il peut jouer le titre de champion de France.
Le GFCA entamera, en octobre prochain, sa première saison dans la toute nouvelle halle des sports. Avec d’autres objectifs ?
C’est un outil indispensable que l’on attend longtemps ! Malgré les gros efforts réalisés par le CJSC pour nous accueillir car cela n’a pas évident de trouver des créneaux d’entraînements quotidiens, la salle pour jouer le samedi et d’être à notre disposition ce dont on les remercie, j’estime que cette nouvelle infrastructure nous ouvrira, sans doute d’autres perspectives avec des horaires plus adaptés et un travail beaucoup plus structuré.
Vous êtes un pur produit du club et avez entamé un intérim il y a sept ans au poste d’entraîneur. On vous considère, aujourd’hui, comme l’homme fort du GFCA, comment expliquez-vous cette réussite ?
La première année, j’avais pris la succession de N’Gapeth et l’on venait de redescendre en Ligue B. C’était, effectivement, un intérim. Mais c’est mon club de cœur et j’avais envie de savoir si j’étais capable de le faire remonter. On connaît une accession, une relégation et, depuis le titre de champion de France de Ligue B, ça m’a été très difficile d’arrêter.
La « griffe » Frédéric Ferrandez ?
Ici, le contexte est très particulier. Il faut connaître et savoir arrondir les angles, c’est un atout. Ensuite, j’essaie d’imposer un style de jeu et une façon de fonctionner avec une équipe agressive qui correspond à notre mentalité. Partant de là, on a un jeu spectaculaire par moment avec des déchets mais un jeu basé sur l’offensive. Tout en inculquant des valeurs. J’insiste, dès le début de saison en expliquant tous ces paramètres aux joueurs. L’état d’esprit et le comportement doivent être irréprochables.
Quelle politique, le club met-il en place par ailleurs ?
Nous intervenons dans les quartiers et les écoles, en périscolaire, cela a toujours fait partie de nos priorités. On s’efforce de transmettre aux jeunes ce que nous avons connu, nous-mêmes. Quant aux composantes du club, on s’efforce de leur faire connaître et aimer la pratique du volley. Nous avons des cadets et des juniors qui ont un très bon niveau, nos éducateurs font du très bon boulot sous la houlette des quatre cadres que sont Christian Osty, Guillaume Ciccada, Nicolas Bontoux, Pascal Relais. Ils ont un vécu du haut niveau et sont capables d’inculquer les valeurs du club. Je m’inscris totalement dans ce projet. Le seul souci que nous pouvons rencontrer, c’est la taille. Il nous faut des gamins de 2 mètres et ils sont difficiles à trouver.
Interview réalisée par Philippe Peraut