À 22 ans, « Benji », surnom qu’il a depuis ses débuts à l’ACA est, avec JB Pierazzi, un pur produit du club. Un de ces joueurs sur lesquels on peut compter. L’Ajaccien a entamé, en août dernier, sa deuxième saison en Ligue 1. On en aurait presque oublié qu’il totalise mois de soixante matchs au sein de l’élite. Humble et travailleur, il poursuit son ascension et connaît tout particulièrement les fins de saisons à suspense…
Neuf mars 2012, une date qui restera, sans doute, à jamais, gravée dans la mémoire de Benjamin André. Ce jour-là, face à l’OM version Deschamps et ses stars, il s’arrache à quelques secondes de la fin, pour donner la victoire à son équipe. Ce n’est, certes, pas son premier but en L1 –il l’avait inscrit, le 19 novembre 2011 face à Caen (2-2)- mais il restera le plus important de sa jeune carrière.
Août 2008 : débuts en pro
Que de chemin parcouru, pour ce milieu de terrain polyvalent –il peut jouer sur le côté ou défensif dans l’axe, voire même latéral- depuis son arrivée à 16 ans, en « rouge et blanc ». Ses grands débuts dans le monde professionnel à Sedan (L2). « J’étais rentré à vingt minutes de la fin, se souvient-il, j’avais eu une pression énorme mais cela reste un souvenir impérissable malgré le nul concédé dans les arrêts de jeu. » C’est Gernot Rohr qui repère ce jeune joueur issu de la formation, l’intègre dans le groupe pro et le lance dans le grand bain. La suite ? Un conte de fée… ou plutôt le fruit d’un travail. Quatre-vingt-onze matchs en L2 (2008-2011) et une aventure qui va se poursuivre au plus haut niveau. « Devenir professionnel, reprend-il, c’était mon rêve mais il faut sans cesse travailler pour progresser. Les exigences du haut niveau sont telles que tu n’as pas le droit de te louper. » Une progression qui va le conduire à parapher son premier contrat pro, honorer ses premières capes en « espoirs » et connaître la fabuleuse aventure 2010-2011 avec, l’accession en L1 à la clé. « On avait un groupe costaud, une bande de potes. Il ne pouvait rien nous arriver, l’accession reste mon plus beau souvenir. »
Un joueur de devoir
L’apprentissage de l’élite est particulièrement difficile, pour l’Ajaccien, qui parvient, là encore, à gagner sa place. Il dispute 33 matchs (son record), inscrit 4 buts (autant qu’en trois saisons de L2 !) et participe au maintien de l’ACA. « On a réalisé quelque chose d’énorme, tout le monde nous avait enterrés à la mi-décembre… » Cette saison, au sein d’un groupe conséquent tant en qualité qu’au niveau de la quantité, les places sont sans doute plus chères. « J’ai continué à travailler, le groupe est resté soudé, tout le monde s’efforce de tirer dans le même sens. » Oui mais voilà que la belle dynamique entamée en janvier dernier s’est considérablement ralentie depuis quelques rencontres. L’ACA marque le pas à domicile et semble plus pauvre sans son jeu. Du coup, c’est un final à suspense qui semble, comme par le passé, se profiler. « On a l’habitude de ces fins de saisons, reprend l’Ajaccien, on a, certes, connu un coup de « moins bien » depuis quelques matchs et on n’a pas réussi à gagner le match qu’il fallait face à Nancy et cela nous met la pression. Mais nous sommes armés, je pense, pour parvenir à nos fins avant la 38e journée. » Blessé à plusieurs reprises, cette saison et expulsé à Bastia, « une erreur de jeunesse et un geste que j’ai dû assumer, Benji n’a disputé que quinze rencontres et court encore après son premier but. Des stats qui ne l’empêchent pas d’être animé de la « grinta » qui le caractérise. Joueur de devoir, jeune milieu de terrain joue juste, ne lâche rien et constituera, après Nancy et Saint-Etienne, un atout important, ce samedi face à Montpellier.
Ph.P.