À mi-parcours, nos représentants engagés dans les différentes compétitions se comportent plutôt bien. Mieux encore, certains d’entre eux ont viré en tête dans leur championnat respectif. C’est notamment le cas du SCB (National), du CAB (CFA, groupe A), du GFCOA (CFA groupe C) et de Calvi (CFA2). Avec, par ailleurs, l’ACA à deux longueurs du podium et quatre du leader, ce sont, au total, cinq équipes insulaires qui sont en course pour l’accession à l’étage au-dessus. Analyses des forces en présence...
Ligue 2-L’ACA en outsider
Pour leur cinquième saison consécutive en L2, les Ajacciens poursuivent leur ascension. Après quatre saisons moyennes parsemées de hauts et de bas, le club, seul représentant insulaire à ce niveau, se donne les moyens de viser plus haut. La formation « tourne » plutôt bien, le stade prend forme, l’effectif se « corsise » et l’état d’esprit constitue un atout de poids. Tous, anciens, locaux et nouveaux tirent dans le même sens et l’on se dit, à la mi-parcours, que l’ACA peut jouer un rôle important lors du cycle retour. Dommage que la première moitié du championnat n’ait pas vu le club compter quelques unités de plus dans sa besace. La faute à un vrai syndrome des fins de matchs qui le ronge et alimente les déceptions. On pense, notamment, aux buts encaissés à Evian (89e), Grenoble (89e), Reims (80e) et Istres, dernier en date (89e) qui coûtent, au total, 8 points aux « rouge et blanc ». Certes, l’ACA s’est imposé sur le fil face à Angers (1-0, 90e), dans la douleur face à Dijon et grâce à un hold-up à Châteauroux (2-1) mais si l’on tient compte des rencontres face au Mans (pénalty manqué), et Metz (poteau), le déficit est toujours présent. Néanmoins, le club boucle la mi-parcours avec 28 points et deux petites longueurs sur le troisième. Du leader, Evian (32 points) au 10e Châteauroux (26), 10 équipes se tiennent en six petits points et peuvent prétendre à l’accession. L’ACA, performant à Timizolu (3e équipe à domicile avec 20 points, 6 victoires, deux nuls et une défaite) devra conserver ce rythme et surtout hausser son niveau à l’extérieur (11e avec 1 victoire et 5 nuls en 8 matchs). Le club aura l’avantage de recevoir 10 fois lors du cycle retour avec un calendrier favorable en fin de championnat. Tout le peuple « rouge et blanc » peut rêver...
National- SCB : retour vers le futur
L’année 2010 aura été marquée par l’immense déception de voir le SC Bastia relégué en National après un demi siècle chez les pros, et 5 ans après avoir quitté l’élite pour la L2 où il aura toujours été un sérieux candidat à l’accession. Dur descente aux enfers pour tous, dirigeants, joueurs et supporters au terme d’une politique sportive sans doute désastreuse. Dans ce championnat cauchemardesque du National, quand bien même il avait conservé le statut professionnel, le SCB devait s’attendre à une saison difficile avec, pour mission, d’accrocher, au plus vite, l’un des trois wagons pour la L2. Car il n’est pas évident de s’expliquer de ce purgatoire. Des équipes comme Cannes, Beuvais, Paris FC ou Niort, savent combien il est nécessaire de ne pas y faire de vieux os. Mais, ce Sporting là, a des ressources insoupçonnées. Ayant conservé l’ossature précédente et enrôlé des joueurs près à relever un nouveau défi, avec, aux commandes, Frédéric Hantz, certainement l’homme de la situation, il n’est pas loin de la L2 même si, parmi les plus pessimistes supporters, certains attendent le quota de points nécessaires à l’accession (autour de 70 points). Il n’empêche qu’avec un total de 45 unités à mi-parcours, 10 longueurs d’avance sur le 4e, la meilleure attaque (38 buts), la meilleure défense (11 buts encaissés), la meilleure différence de buts (+27), les 3e et 4e buteurs du groupe (Suarez, 9 et Robail, 8), le meilleur parcours à domicile (8 victoires et 2 nuls) et le 2e à l’extérieur (6 victoires, un nul et 2 défaites), tous les indicateurs sont au vert de l’espoir. C’est sûr, c’est certain, porté par un public retrouvé, le Sporting n’a guère trop de soucis à se faire d’ici la fin de la saison. Sauf catastrophe, il sera en L2 la saison prochaine.
CFA groupe A- Le CAB sur les bons rails
On n’attendait pas le CAB à pareille fête en ce début d’année. Les hommes de Stéphane Rossi occupent la pôle position dans une compétition, plus que jamais relevée. Du coup, on se prend à rêver du côté du stade d’Erbaghjolu. Le « transfert » du club bastiais du groupe C au groupe A s’est avéré profitable puisque les Cabistes, certes, simples outsiders cette année, sont en droit, à la faveur d’un parcours tonitruant, de briguer l’unique fauteuil pour le National. Avec un groupe performant et compétitif, un recrutement judicieux, le club de la banlieue bastiaise accumule les perfs depuis le début de la saison. 2e attaque (21 buts) et 2e défense (9 buts) de la poule, il a tout raflé à la maison (6 matchs, 6 victoires) et connu un seul revers à l’extérieur (1-2 à Lens). L’équipe semble taillée pour aller au bout et devancer ses deux principaux adversaires, le Red-Star 93 et Quevilly. À cet effet, le prochain CAB-Quevilly (match du 23 octobre dernier reporté) et surtout CAB-Red-Star du 15 janvier prochain vaudront leur pesant d’or.
CFA groupe B- Le GFCOA dans la course
Un an après avoir raté le coche pour deux petites longueurs, le GFCOA remet ça ! Avec un nouvel entraîneur aux commandes (Dominique Veilex) et quelque recrues de choix, le mythique club ajaccien a décidé de relever une nouvelle fois le défi de l’accession. Le « Gaz » a, tout comme son voisin bastiais dans le groupe A, l’avantage de boucler la mi-parcours en pôle position. Dommage qu’il ait marqué le pas durant un mois d’octobre peu fructueux. Car, pour le reste, c’est en champion qu’il se dresse. Seule équipe encore invaincue à domicile, le GFCOA possède la 2e défense du championnat (14 buts) mais une attaque moyenne (21 buts marqués, 7e attaque). Un statut qui s’explique en grande partie, par l’incapacité du club à « voyager ». Si, en effet, à Mezavia, les « rouge et bleu » grappillent (6 victoires et 2 nuls), le rendement est contraire à l’extérieur où le « Gaz » n’occupe que la modeste 13e place au classement. Le GFCOA sait ce qui lui reste à faire s’il veut coiffer ses rivaux, parmi lesquels figurent Toulon, Colomiers et surtout Martigues, au soir du 28 mai prochain. Attention, le « gaz » finira la saison à ...Martigues et trois déplacements sur les quatre derniers matchs. Difficile mais jouable...
CFA2- groupe E- Calvi dans la cour des grands
Installés dans le groupe E de CFA2 en compagnie de Borgo, l’Etoile, Furiani et Corte, les Balanins, heureux élus la saison dernière, apprennent vite. Le recrutement, judicieux et les moyens mis en oeuvre permettent au club de s’inscrire dans la durée. Et cela passe, peut-être, par une expérience à l’étage au-dessus. C’est, en tout cas le statut du club à trois journées de la mi-parcours. Les hommes de Didier Santini occupent, en effet, la pôle en étant la seule équipe encore invaincue cette saison. Du coup, c’est toute la Balagna qui rêve du CFA. D’autant que le club sait voyager et reste performant à domicile. Ici aussi, les appelés sont très nombreux parmi Calvi, Marseille-Consolat, Gardanne et Bagnols Pont-Saint-Esprit et il n’y aura qu’un élu. Mais le club balanin a grandi et possède toutes les qualités requises pour mener à bien cette mission.
Philippe Peraut