L’éditorial d’Aimé Pietri. LE CLAN POUR TOUT DIRE Quand ça ne va pas en Corse c’est, aujourd’hui encore, le clan que l’on montre du doigt, le rendant responsable des malheurs de cette île. On se souvient des campagnes menées par les nationalistes qui tentaient de le déstabiliser, tirant à boulets rouges sur ses citadelles sans toutefois parvenir à les faire tomber. Mais le clan qu’est ce c’est au juste ? «  Un groupe fermé de personnes ayant quelque chose en commun  » nous append le dictionnaire qui parle aussi «  d’une réunion de familles qui défendent les mêmes intérêts  ». Le clan, pourtant, c’est bien plus si l’on admet que pendant des siècles, il a fait, ici, la pluie et le beau temps, étant l’unique relais du pouvoir central qu’il savait, qu’il sait encore, utiliser à son profit. Mais ses heures de gloire ne sonnent plus aux clochers des villages déserts et les villes se montrent d’une cruelle ingratitude. Ses chefs n’ont plus l’aura, ni la puissance de naguère. La famille nationaliste, depuis une trentaine d’années occupe la scène médiatique. Constitue-t-elle un clan ? Peut-être. Mais un clan qui irait «  clahin claha  » selon le mot d’un humoriste local qui convient également au clan traditionnel. Celui-ci malgré ses représentants à l’Assemblée Nationale et au Sénat, malgré les ficelles qu’il peut encore tirer, à travers les assemblées communales, départementales et territoriales, n’a plus les assises électorales sur lesquelles, jadis, il établissait ses trônes. Seul le citoyen aurait le pouvoir de le réduire à sa plus simple expression. Mais en a-t-il la volonté ? Il faudra sans doute attendre encore quelques décennies pour qu’elle se manifeste. Une trop longue attente, dans laquelle on se lassera d’espérer une autre Corse. Â