UN ILOT A LA HAUSSE, UNE ILE A LA BAISSE Ile de Man : 574 km2, 80.000 habitants. Ce tout petit Etat, coincé entre l’Ecosse et l’Irlande, dépendant de la Couronne britannique, affiche une insolente santé économique avec un PNB par habitant supérieur à celui de la France et un PIB plus élevé que celui du Royaume Uni. Cette richesse est due au produit de 30 000 entreprises et à de nouvelles activités, notamment les jeux et le commerce sur internet. Peut-on comparer cet îlot à la Corse qui le toise du haut de ses 8 680 km2 et de ses quelque 300 000 habitants ? Non, mais on peut rappeler que la Corse est la région la plus pauvre de France, celle où la densité démographique ( 32 hab/km2) est la plus faible, loin derrière le Limousin (43 hab/km2), celle où les fonctionnaires dépassent de loin les agriculteurs, celle enfin qui subsiste grâce à diverses subventions. On y enregistre, par ailleurs, un climat de violence récurrent qui paralyse tout développement cohérent, et un taux chômage inquiétant. Faut-il se consoler en étalant les beautés naturelles de cette île dont l’environnement est certainement un des plus protégés d’Europe et en avançant que son eau et son air sont d’une pureté exemplaire. Faut-il être jaloux de Man et de ses flamboyantes ressources ? On peut, mais ça ne servira de rien puisque parvenir à la hauteur de cet îlot semble relever de l’impossible exploit. La volonté de le tenter serait néanmoins réconfortante. On cherchera les ingrédients de l’essai dans l’esprit d’initiative, le dynamisme, la permanence de l’effort, la rage de vaincre. Ces valeurs ne sont pourtant pas introuvables. A condition de bien vouloir les chercher.