QUE DE PHARES ! Que les Corses évoluent très souvent dans la démesure (il y a quand même quelques modestes) n’est un secret pour personne. On a déjà pu lire sur un site internet que l’Université de Corse était « le phare de la Méditerranée et on déjà entendu, dans la bouche du sieur José Filippi, leader de l’opposition municipale dans la « capitale », que « Corte doit être le phare de la Corse. » Enfin, il n’y a pas très longtemps, le directeur de France 3 Corse a déclaré, au cours d’une conférence de presse, que FR3 Via Stella était en voie de devenir « le phare audio visuel de la Méditerranée. A ce rythme le phare d’Alexandrie risque de n’être plus bientôt la septième merveille du monde. QUELS GELATI ! Incontestablement ces gelati sont excellents. Pas étonnant, ils sont italiens ! Ils proviennent de la « Gelateria toscana » et c’est écrit en grosses lettres sur le conditionnement. Avec en plus l’image de la tour de Pise, celle qui penche du bon côté car si elle avait penché du mauvais elle ne serait plus là depuis longtemps pour faire le bonheur des touristes. Ces super gelati sont livrés en plusieurs parfums : « Amarenata », « Tiramisù » mais aussi « Vanille » écrit en français. D’ailleurs le français n’est pas la seule langue imprimée sur le conditionnement car, à regarder de près, on découvre un surprenant « Fattu in Corsica ». Tiens, tiens, ces gelati ont l’accent corse ! Et en poursuivant l’examen on découvre également, et cette fois c’est encore écrit en français que « Nos méthodes et techniques de fabrication ainsi que nos recettes sont de pure tradition toscane. Pour la plupart d’entre elles, nos recettes ont plus de 90 ans et sont fabriquées en Corse. » On apprend enfin que la « Gelateria toscana » est une marque de la Société « Corgel » installée à Santa Maria di Lota. Mais pourquoi, quand on fabrique d’aussi bonnes glaces, se réclamer de la Toscane ? Faire pleinement la réclame de la Corse eut-été mieux. Ceci dit, on aimerait bien visiter cette fabrique d’excellences. Pour mieux les mettre en exergue. En corse et en français, car elles le méritent bien le bilinguisme. QUELLE ÎLE ! Voilà une île qui n’a pas tout à fait trois cent mille habitants mais qui affiche le sixième PIB (produit intérieur brut) du monde. C’est là où l’espérance de vie est la plus élevée pour les hommes et presque aussi élevée pour les femmes. C’est le pays dont le système bancaire se développe le plus rapidement et ses exportations montent en flèche. Elle arrive même en tête du tout dernier classement du programme pour le développement. En termes de richesse, de santé et d’éducation, la société et l’économie de cette île sont championnes du monde. Et, cerise sur le gâteau, l’air qu’on y respire est d’une étonnante pureté. Alors, qu’elle est cette île ? La Corse indépendante ? Oui ! S’exclameront les adeptes de la démesure, les fervents de l’emphase, les colporteurs de déraison. Sans doute affirmeront les optimistes. Pourquoi pas ? avanceront ceux qui veulent croire aux miracles. Alors, la Corse ou pas la Corse ? Vous avez perdu. Pas la Corse. Cette île est l’Islande ! Tant pis pour les rêveurs et ceux qui alimentent leurs rêves. La Corse c’est pas ça, et elle risque de ne jamais l’être. Même si elle a, un jour, accès à l’indépendance. Ce qui, pour l’instant, relève encore de l’incertitude.