Carl’Antò I puttachji
LA LANGUE DU CANARD
Le « Canard enchaîné » consacre à la Corse le dernier de ses dossiers. Et pour ce qui est de la langue corse il n’y va pas avec le dos de la cuiller : « Né dans la bouche de bergers et de paysans, ce ragoût de dialectes est devenu, en moins de quarante ans, une langue de la ville, enfant chéri d’une élite qui a su utiliser avec virtuosité tous les moyens d’un Etat en cours de décentralisation. Décidément la langue corse vient toujours d’en haut : hier de la montagne, aujourd’hui de la sphère politico administrative. Tel est le nouveau socle en granit de l’identité insulaire. Plutôt que de chercher du côté de l’origine ethnique – et de la pureté des gènes ? – c’est dans la langue que le mouvement nationaliste a trouvé le fondement de la « corsitude »… Pour les continentaux cette langue n’est souvent qu’un italien honteux ou le « o » est remplacé par le « u » et l’affaire est entendue. Dans la réalité c’est un peu plus compliqué, car ce corse transgénique se révèle une espèce plutôt vivace. » Faut-il dire de tout çà que le Canard s’est planté ? Peut-être. Quoique…