FIN DE RÉCRÉATION
Le bel album des étés florissants qui faisaient les saisons fastes et dont se délectaient les professionnels du tourisme, lors de la précédente décennie, ne s’ouvre aujourd’hui que sur des pages nostalgiques. Finies les couleurs qu’il mettait, au début des automnes apaisants, sur l’économie à l’anémie endémique. Il n’offre en cette fin de saison tristounette que des perspectives peu réjouissantes. A se demander si la crise qui, ailleurs, commence à tirer sa révérence, ne joue ici les prolongations. Y-a-t-il des responsables à cet étiage de ressources que confirment les baisses, quelque peu inquiétantes, affichées chez les transporteurs maritimes et par là même, chez les hôteliers et restaurateurs dont les plaintes vont s’amplifier dans les jours à venir ? Il serait vain de les désigner à l’opprobre public. Car les causes des lacunes, qui peuvent se vérifier ici et là, sont multiples et variées. Tantôt est mise en exergue la violence et la trop longue série des assassinats qui ont ensanglanté l’île depuis le début de l’année, tantôt les prix élevés sans l’ombre d’une retenue, tantôt encore l’absence de structures d’accueil propres à satisfaire le vacancier ou d’animations pour remplacer avantageusement la fête au village. Mais la principale raison de la désaffection des touristes est sans aucun doute le rétrécissement de leur budget vacances qui ne permet plus, comme par le passé, de mettre allégrement le cap sur la Corse. Faudra-t-il, dans ce cas, attendre des jours meilleurs ou se retourner contre l’Etat dispensateur, selon certains, des petites et grandes misères dont la Corse est sans cesse accablée ? Une solution facile et aussi sédative pour qui, évidemment, a souvent les nerfs en boule et l’angoisse répétitive.