samedi 11 février 2012
C’est ce que tout le monde pense depuis un certain temps. La SNCM est-elle en train de prendre le même chemin que la défunte compagnie calaisienne, victime de son incapacité à évoluer et ses blocages syndicaux systématiques ? L’armement marseillais, qui avait repris du poil de la bête en 2011, est de nouveau dans la tourmente au sujet de l’ouverture d’une ligne entre Toulon et la Corse, ainsi que la négociation de nouveaux accords salariaux, condition fixée par la direction pour lancer un vaste plan d’investissement dans une flotte neuve et, ainsi espérer conserver la délégation de service public (DSP) entre Marseille et les ports corses. Cette crise intervient alors que la compagnie est manifestement à un tournant de son histoire. Après avoir longtemps renfloué ses déficits en vendant des actifs immobiliers, la SNCM atteint ses limites. Continuant de perdre de l’argent, elle doit impérativement changer de cap si elle veut survivre. D’autant que Veolia, son actionnaire de référence depuis la privatisation de 2006, a amorcé son retrait. L’an dernier, la branche Transports du groupe a fusionné avec Transdev (Caisse des dépôts et Consignations) pour donner naissance à la société commune (50/50) Veolia Transdev, qui possède 66% de la SNCM, le solde du capital étant détenu par l’Etat (25%) et les salariés (9%). Or, dans un contexte économique difficile, Veolia a annoncé en décembre vouloir se désengager de sa joint venture avec Transdev pour se recentrer sur trois métiers : l’eau, la propreté et le service énergétique.