De ses créations se dégage une impression d’harmonie et de son travail un sentiment de fierté. Jeremy Bueno, jeune couturier nous raconte son parcours entre Londres, Paris et la Corse.
Vous avez quitté la Corse pour rejoindre Londres a 18 ans avec pour ambition de devenir couturier, quel a été votre parcours ?
Après un bac artistique au Lycée Letitia, j’ai été accepté au London College of Fashion la même année. Mes études terminées, j’ai entamé une traversée du désert si l’on peut parler ainsi, faite de free-lance et de petits boulots, car ce n’est vraiment qu’en 2007 lorsque j’ai remporté mon premier concours de créateur le ’Moda Domani’ à Paris que les choses ont pris une tournure plus concrète. La seule chose que je savais était que je voulais représenter ma propre marque et aucune autre. Pourtant ce n’est clairement pas la voix la plus simple, et les compromis et sacrifices sont nombreux, surtout lorsque l’on ne fait pas partie du milieu. Mais je suis têtu et obstiné et si aujourd’hui je n’ai pas encore atteint tous mes objectifs, je pense que je suis dans la bonne direction. A la base je suis parti m’installer à Londres pour mes études et j’étais loin de m’imaginer que les quatre années prévues allaient se transformer en douze !
Vous avez intégré la maison Haute Couture de Thierry Mugler, comment s’est faite cette rencontre ?
On me parle souvent de cette période, qui au final n’a durée que six mois ! J’étais en troisième année au London College of Fashion et je devais faire un stage d’un mois pour valider mon année. Je voulais être à Paris et nous sommes partis, books sous le bras, avec une amie de classe passer quelques jours dans la Capitale. Ensuite j’ai pris les pages jaunes, et j’ai appelé les maisons Lacroix et Mugler, les deux directrices d’atelier nous ont reçu immédiatement (la chance des débutants sans doute !) et la maison Mugler m’offrait l’opportunité d’évoluer dans les différents secteurs -style-Atelier-Couture. J’ai bien sur signé !
Que recherchez-vous dans vos créations ? Quelles sont vos inspirations ?
Je recherche essentiellement à créer des émotions. Cela peut sembler prétentieux, mais un des plaisirs des créations Coutures est que le vêtement a une autre fonctionnalité qu’en prêt a porter. Je ne suis pas les tendances et j’essaye de proposer de nouvelles histoires et de nouvelles lignes à chaque saison. J’aime surprendre. J’ai aussi le plaisir de collaborer avec des artisans d’Art qui perpétuent des savoir faire ancestraux, on travaille beaucoup à la main et ce qui en sort sont des pièces à cheval entre vêtement et œuvre d’art. C’est ça qui me plait !
Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?
Je suis à deux semaines de mon prochain défilé Couture, donc je prends quelques minutes pour répondre à vos questions, mais me replonge immédiatement dans la Collection qui n’est pas encore finie
Quels sont vos projets ?
De nouvelles collaborations, notamment sur une gamme d’accessoires pour le prêt à porter. De belles expositions à venir pour fin 2013, et un jour peut être, pourquoi pas un atelier en Corse…